La Déclaration des chefs d’état des pays membres de l’Otan n’est pas un simple jeu d’écriture et de propagande de guerre. Ce sommet Otan, avec la présence active de Zelensky, a établi un véritable programme pour poursuivre la guerre en Ukraine sans aucune perspective de négociations, ni même de cessez-le-feu avec la Russie. Loin d'être en état de mort cérébrale, l’Otan poursuit sa fuite en avant vers une guerre généralisée et augmente ses prétentions politiques, et pas seulement ses objectifs militaires. 

Quand l’ex-et nouveau secrétaire général Stoltenberg parle de « défendre chaque centimètre carré du territoire de l’Alliance », il considère celle-ci comme un seul Etat, ayant besoin d’une gouvernance  militaire et politique unique, ayant en charge de « protéger la population de nos pays, soit un milliard de personnes ».

Et que deviennent les 7 autres milliards de personnes dans le reste du monde ? Les Etats qui dirigent les pays non membres de l’Otan n’ont qu’à participer aux partenariats que l’Otan leur propose, de gré ou de force, pour détruire l’ennemi désigné : « la Russie, qui est la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés ».

Aux yeux de l’Alliance Atlantique, l’ONU était déjà  devenue un « partenaire » parmi plusieurs autres, mais maintenant ce n’est même plus sa Charte qui doit orienter les Etats du monde, ce sont les directives que donne l’Otan, « selon des règles, des valeurs et... selon nos intérêts ». Ces « intérêts » ne sont pas ceux des populations des pays membres de l’Otan, mais ceux des grandes sociétés multinationales, de l’industrie de guerre. Ces intérêts exigent la militarisation effrénée que nous subissons actuellement et des atteintes de plus en plus graves à tous les droits démocratiques et sociaux durement acquis par les grandes luttes des travailleurs des pays membres de l’Otan depuis la fin de la IIème Guerre mondiale. 

La déclaration affirme que « la résilience nationale et notre résilience collective sont primordiales pour la crédibilité de notre dissuasion et de notre défense ainsi que pour la bonne exécution des tâches fondamentales de l’Alliance ». « L’engagement en faveur d’une meilleure résilience permettra d’améliorer l’aptitude individuelle et collective des Alliés à assurer la continuité des pouvoirs publics et des services essentiels à la population, de fournir un soutien civil aux opérations militaires, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit… ». En clair, cela veut dire que toutes nos sociétés dites démocratiques doivent se soumettre aux exigences de cette économie de guerre qui ne sert que les « intérêts » des grands capitalistes. Comme le proclamait Jean Jaurès : « le capitalisme porte la guerre comme la nuée l’orage ». La nuée d’aujourd’hui est chargée de bombes atomiques. Ce sommet de l’Otan ouvre toute grande la voie pour la fascisation de nos sociétés.