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Bombes atomiques toujours présentes en Belgique Pierre Piérart 1 février 2001 L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), suite à
des négociations secrètes en 1948 entre Bevin et Truman, a créé
une alliance exclusivement défensive qui a été signée
en avril 1949 à Washington. Elle stipule que, si l'un des signataires
était attaqué, les cosignataires devaient, selon des modalités
spécifiques, lutter contre l'agresseur.
Le 25 juin 1950, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud où
des rébellions sanglantes se sont manifestées contre le dictateur
de droite. Suite à l'intervention des Nations Unies menée par
les États Unis, la riposte chinoise faillit déclencher une guerre
mondiale. En effet, plusieurs généraux dont MacArthur et son successeur
Ridgway voulaient utiliser des dizaines de bombes atomiques principalement contre
des villes chinoises et nord coréennes.
La guerre de Corée a relancé la course aux armements et le renforcement
de l'OTAN qui déploya dès 1953 des quantités considérables
d'armes nucléaires tactiques en Europe et qui se dota d'un commandement
intégré permanent.
La mort de Staline en 1953 écarta l'éventualité d'une
attaque soviétique préventive en Europe qui aurait mis un terme
à l'installation de bases aériennes nucléaires visant Moscou
et d'autres zones stratégiques de l'URSS.
De 1950 à 1955 la guerre froide atteignit des sommets dignes d'une schizophrénie
collective. Le réarmement de l'Allemagne, autorisé par son intégration
au traité de Bruxelles et à l'Otan, était devenu le cauchemar
de l'Union Soviétique. La guerre froide allait connaître des hauts
et des bas, mais de façon constante l'armement nucléaire tactique
et stratégique continua à se développer de façon
démentielle sur terre (missiles ), dans les airs (bombardiers) et les
mers (sous- marins, bateaux de surface).
Aujourd'hui encore, 10 ans après la fin de la guerre froide, l'armement
nucléaire demeure considérable malgré le Traité
de Non Prolifération (TNP) signé et ratifié par la quasi-totalité
des membres des Nations Unies (Exceptés Israël, Inde, Pakistan et
Cuba), les accords START I et II et bien d'autres résolutions votées
au sein d'instances internationales.
L'OTAN maintient en Europe 15 bases nucléaires munies d'abris souterrains
pour environ 200 bombes B-61 équipées d'un dispositif de quatre
niveaux de puissance explosive compris entre 0,3 et 170 kilotonnes de TNT (Trinitrotoluène).
Kleine Brogel avec ses 11 abris souterrains doit probablement détenir
une dizaine de bombes B-61, soit une puissance explosive de 170 kilotonnes correspondant
à 10 Hiroshima!
Selon son nouveau concept stratégique devenu plus agressif et adopté
au sommet de Washington en avril 1999, l'OTAN continue à imposer la dissuasion
nucléaire sur le territoire de 7 pays membres de l'Alliance, au mépris
le plus total du droit international et en particulier de l'avis de la Cour
Internationale de Justice de La Haye prononcé en juillet 1996.
En outre les États Unis et la Belgique sont en infraction avec les articles
1 et 2 du TNP qui interdit à une puissance nucléaire de déployer
des armes nucléaires sur le territoire d'un autre pays, nucléaire
ou non, et pour ce dernier d'accepter un tel transfert.
La visite à Kleine Brogel poursuit plusieurs objectifs :
1) rappeler l'existence de la base nucléaire de l'OTAN en Belgique et
confirmer la présence d'une dizaine de bombes B- 61 ainsi que de F-16
chargés de missions nucléaires que le Premier Ministre refuse
de reconnaître!
2) dénoncer le non respect de l'article 2 du TNP par la Belgique : un
pays non nucléaire ne peut pas accepter le déploiement d'armes
nucléaires, en provenance d'une puissance nucléaire, sur son territoire.
3) dénoncer le non respect de l'article 1 du TNP par les États
Unis: une puissance nucléaire ne peut pas déployer des armes nucléaires
sur le territoire d'un autre pays.
4) exiger de la Belgique le respect de l'article 2 du TNP, c'est –à-
dire le renvoi des bombes de Kleine Brogel aux États Unis.
5) La Belgique, siège de l'OTAN, doit réclamer de la part de
l'Alliance le respect du TNP exigé également par l'avis de la
Cour Internationale de Justice en juillet 1996.
6) Le gouvernement belge et plus particulièrement son premier Ministre
doivent renoncer à leurs obligations vis-à-vis de l'Alliance atlantique
si cette dernière persiste dans le non respect de l'article 1 du TNP.
Dans le cadre du réseau international ABOLITION 2000 qui comprend plus
de 2000 associations dans le monde dont 70 en Belgique, l'Association des Étudiants
pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AEPGN), Alerte OTAN,
le MCP, l'Association des Femmes pour la Paix, la Lai, l'Association "R" et
bien d'autres associations seront présentes à Kleine Brogel le
16 avril 2001. Nous espérons que le CNAPD et plusieurs partis politiques
participeront à cette action dont nous attendons un impact médiatique.
Plusieurs participants franchiront les clôtures du site de Kleine Brogel
pour vérifier la présence d'armes de destruction massive. Nous
demandons aux magistrats belges de s'aligner sur le jugement prononcé
par la Shérif Margaret Gimblet qui, le 22 septembre 1999, a acquitté
les 3 activistes Ulla Roder, Ellen Moxley et Angie Zelter qui avaient occupé
la péniche Maytime et neutralisé le matériel informatique
contrôlant les fusées nucléaires Tridents. Dans son jugement
Margaret Gimblet a invoqué l'avis de la Cour Internationale de Justice
qui déclare que les armes nucléaires sont illégales. Elle
incrimine donc le gouvernement britannique de recourir à la dissuasion
nucléaire. En cas de jugement nous rappellerons les principes de Nuremberg
qui engage les citoyens à s'insurger contre leurs gouvernements qui se
comportent comme des criminels de guerre en puissance.
En conclusion les mouvements pacifistes se doivent de soutenir l'action menée
depuis plusieurs années par "Forum voor Vredesaktie" et "Voor Moeder
Aarde" dans le but de nous débarrasser des armes nucléaires déployées
par l'OTAN.
Seule une participation massive nationale pourrait faire bouger le gouvernement
qui n'ose pas faire pression sur l'OTAN et qui invoque indéfiniment ses
obligations "légales" d'engagement vis-à-vis de l'Alliance.
Les candidats participant à la visite de Kleine Brogel pourraient déjà
réfléchir à leur comportement le 16 avril 2001:
- Je participerai comme sympathisant,
- Je participerai activement, c'est-à-dire que je me propose de franchir
les clôtures de la base,
- Je ne pourrai pas participer mais soutiens financièrement l'opération,
- Je ne pourrai pas participer mais diffuse l'invitation.
Un Comité Organisateur se propose de prévoir un service de cars
pour le 16 avril 2001.
Pour tous renseignements, contacter :
Pierre Piérart,
74 avenue de Fléron, 1190 Bruxelles.
Tel. et Fax 02/3761093
ou 15, rue de la Halle, 7000 Mons au siège de l'AEPGN,
Tel 065/373733 –Fax 065/373732
ou encore : pierre.pierart@umh.ac.be
Pierre Piérart Autres textes de Pierre Piérart sur le site du CSO
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