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La fin de Daesh n’est pas la fin de la guerre

Patricia Villalon
1 avril 2019

La Syrie était un pays en paix, un pays laïque, un pays souverain... jusqu'au moment où était arrivé son tour de payer le prix de la volonté des puissances  occidentales de démanteler les Etats du Moyen Orient sous le faux prétexte d’abattre des dictateurs, pour pouvoir intervenir avec la bénédiction du monde entier.

Pour faire cela, les mêmes puissances occidentales avaient préparé l’envoi des mercenaires  émanant des guerres illégitimes précédentes, (Afghanistan, Libye, Irak  entre autres) pour dévaster le territoire syrien. Ces criminels intégristes étaient acceptés, protégés, soutenus, puis armés par les Etats occidentaux avaient

Les citoyens européens n'ont jamais été informés et encore moins consultés à propos de la prise des décisions de ces guerres, qui au fur et mesure que le temps passait, se sont révélées être des massacres, des génocides, des crimes contre l'humanité.

Nous, citoyens belges, faisant partie des Etats européens, nous en avons assez de voir se répéter encore et encore, les mêmes actes de la part des politiciens sans morale et sans scrupules, des hauts dignitaires véreux et des gouvernements caricaturaux au service des Etats impérialistes, qui s’arrogent le droit de décider ces actes monstrueux dans le plus grand secret, sous prétexte du devoir de réserve, qui ne divulguent pas des informations sensibles qui nous concernent, comme si nous les citoyens, n'avons pas le droit de faire entendre notre voix.

Les résultats catastrophiques de ces décisions sont patents : ces guerres n'ont conduit qu’à l'anéantissement des pays qui auparavant étaient libres et souverains à plusieurs niveaux, comme c’était le cas de la Libye, avec le I.D.H (Index de développement humain) le plus haut de toute l'Afrique.

On s'est demandé souvent qui a créé Daesh 

Qui l'a soutenu pendant tous ces années sinon les mêmes Etats qui, dans les couloirs de l’OTAN, ont plus tard formé la « Coalition Internationale »?  Il ne faut pas oublier comment les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, Israël, la Belgique, appuyaient, glorifiaient l’ASL, (l’Armée Syrienne Libre), de même que le groupe Al Nosra, ou encore les jeunes partant d’Europe vers la Syrie pour rejoindre l’Etat Islamique ? C’était l’époque où ils étaient presque considérés comme des héros.

En 2012, Laurent Fabius, le socialiste, alors ministre français des Affaires Etrangères, déplorait le placement par les USA d'Al Nosra sur la liste des organisations terroristes car selon lui,  "Tous les Arabes sont vent debout" contre la position américaine, "parce que sur le terrain, ils font un bon boulot". 

Au nom de la « lutte contre le terrorisme », il y avait des interventionnistes tant à droite qu’à gauche de l’échiquier politique. Comme le rappelait  un récent article de Roland Marounek: "[...]les Verts, dans toute l'Europe sont de constants soutiens de ces agressions humanitaires, de la Yougoslavie (on se souvient de l’Ecolo allemand Joscha Fisher) à la Syrie. En 2011, Wouter De Vriendt, chef de groupe Ecolo - Groen à la Chambre en Belgique, plaidait avec ardeur en faveur de l'intervention de l'Otan contre la Libye"1.

Chez nous en Belgique, la plupart de nos dirigeants politiques ont commencé par encenser les jeunes candidats au djihad contre « le dictateur Bachar Al Assad ». Certains les ont même comparé aux Brigades Internationales qui luttaient contre Franco pendant la guerre d’Espagne (1936), d’autres les appelaient des « héros » auxquels il faudrait peut-être dédier un monument. 

On croit rêver!  des partis, composés par des gens soi-disant humanistes qui plaident pour des interventions criminelles, mais on vit dans quelle monde?

La vraie raison de toutes ces guerres est de plus en plus évidente pour une  large partie de la population. En premier lieu on pourrait citer la mainmise sur les richesses des pays dans lesquels la « Coalition Internationale » intervient, ensuite vient aussi la tendance à détruire massivement des infrastructures, les destructions étant suivies de près par des contrats de reconstruction, et enfin  les dépenses militaires inconsidérées de la part de nos gouvernements, qui font le bonheur de leurs amis industriels.

Mais comme tout a une limite, viendra le temps de désigner les vrais responsables de toutes ces guerres et de les traduire en justice, de les condamner à la hauteur de la gravité de leurs décisions et des conséquences de celles-ci (par exemple les attentats en Europe et ailleurs). Ces guerres au coût exorbitant n'ont conduit qu’à la mort et à la destruction des pays qui n'avaient rien demandé à nos Etats soi-disant démocratiques.

Et si l’Etat Islamique (Daesh et autres), a été vaincu, ce n'est pas grâce au  travail des Etats-Unis, de l’OTAN, ou de la Coalition Internationale, mais bien grâce à celui  des Russes, des Iraniens,  grâce à l'armée gouvernementale syrienne et la majorité de la population syrienne  qui ont lutté sans répit contre ces criminels venus de l'enfer. 

Pour toutes ces raisons il faut demander avec plus de force que jamais, la sortie de L'OTAN, ce qui donnera à notre si petit pays un exemple de courage et de grandeur. 

 

1. L’écologie est-elle soluble dans le capitalisme ?, Le Drapeau Rouge du 1/01/2019

Patricia Villalon
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