| imprimer Ne pas oublier Hiroshima Pierre PiérartNE PAS OUBLIER HIROSHIMA1 novembre 2003
 « Une autre initiative pourrait être prise par les 5 pays de l’OTAN 
  qui hébergent gracieusement les bombes nucléaires à gravité 
  américaines B-61. Ces pays, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas 
  et la Turquie seraient en infraction vis-à-vis de l’article II du TNP 
  qui interdit à un pays non détenteur d’armes nucléaires 
  d’accepter sur son territoire de telles armes. Ce point de vue est contesté 
  par certains juristes officiels qui considèrent qu’il n’y a pas de cession, 
  mais tout simplement "stationnement", même si les propriétaires 
  des lieux participent activement, sur des avions à double capacité, 
  aux missions programmées pour une dissuasion nucléaire de riposte 
  graduée. En temps de guerre, ces cinq pays deviendraient des puissances 
  nucléaires de facto. Ces membres très zélés de l’OTAN 
  sont coupables, du moins en esprit si pas à la lettre, de violation de 
  l’article II du TNP auquel quatre d’entre eux ont adhéré en 1975 
  et la Turquie en 1980. 
 Ces membres de l’OTAN peuvent refuser toute participation aux missions nucléaires 
  pour raison d’ordre moral, de sécurité et de respect du droit 
  international. Ces pays devraient non seulement réclamer le retour des 
  150 bombes B-61 aux Etats-Unis mais également la destruction des 214 
  bunkers souterrains des bases de l’OTAN. Ces abris permettent à l’Alliance 
  des transferts d’une base à l’autre, comme cela a dû se passer 
  lors du retrait, en 2001, des bombes de la base grecque d’Araxos. Une délocalisation 
  de ces bombes vers les nouveaux membres de l’OTAN, bien que non prévue 
  aujourd’hui, serait, en cas de prétendue nécessité, considérée 
  comme un véritable casus belli pour la Russie et donnerait raison à 
  George Kennan qui considérait l’extension de l’Alliance comme la pire 
  erreur que les Américains ont faite avec ce pays depuis 50 ans. 
 Indépendamment des subtilités juridiques concernant l’interprétation 
  de l’article II du TNP et à l’instar de certains membres comme la Norvège 
  et le Danemark, les cinq pays complices de la prolifération nucléaire 
  en Europe ont parfaitement le droit d’exiger collectivement le retour à 
  l’expéditeur des 150 bombes B-61. La présence de celles-ci dépend 
  entièrement de la complaisance des gouvernements soumis à la pression 
  de Washington qui contrôle le groupe de planification nucléaire 
  de l’OTAN où siègent nos ministres responsables ». 
 Pierre Piérart, extrait d’un article publié dans 
  La Libre Belgique du 6.8.2003 Pierre Piérart Autres textes de Pierre Piérart sur le site du CSO
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