Interdit de photographier!
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monastère des Saints-Archanges, près de Prizren,
détruit en mars 2004)
Après des années de silence médiatique, les sanglants événements de mars dernier ont brutalement rappelé que la violence n'avait jamais cessé de gangrener le Kosovo. Administré par l'ONU et occupé par les troupes de l'OTAN depuis 1999, ce territoire est en passe de devenir « ethniquement pur », les minorités y étant systématiquement discriminées et expulsées.
Pourtant, il y a cinq ans, en guise de justification de 78 jours de bombardements sur la Serbie et le Monténégro, les leaders occidentaux nous avaient promis que le Kosovo deviendrait un modèle de tolérance multiethnique, de démocratie et de respect des droits humains. Ces beaux principes ont même été coulés dans une résolution de l'ONU, mettant le territoire sous sa responsabilité et autorisant son occupation par une force de l'OTAN.
Cinq ans plus tard, le Kosovo est loin d'être le paradis promis. Outre le fiasco économique (70 % de chômage !) et son rôle de plaque tournante pour les trafics en tous genres (êtres humains, héroïne.), la province serbe - dont le « statut définitif » pourrait être examiné l'an prochain par les grandes puissances - est petit à petit « épurée » de ses nombreuses minorités. Depuis sa mise sous tutelle, les deux-tiers de leurs membres - Serbes, Roms, Slaves musulmans, Croates, Turcs. - ont été expulsés par des extrémistes de la communauté albanaise, des milliers d'entre eux ont été assassinés ou sont portés disparus depuis la cessation des combats. Environ 150 églises et monastères orthodoxes, certains bâtis il y a plus de sept siècles, ont été détruits. Les quelques dizaines milliers de non-Albanais qui y vivent encore ont dû se replier dans des enclaves protégées, plutôt mal que bien, par les troupes de l'OTAN et leur liberté de mouvement est strictement limitée.
Afin de se rendre compte de la situation vécue par les minorités dans ce protectorat sous contrôle occidental et leur exprimer notre solidarité, le Comité de surveillance OTAN (CSO), soutenu par des organisations de divers pays *, a pris l'initiative d'organiser un voyage d'inspection citoyenne au Kosovo, du 13 au 22 août 2004.
Vous trouverez ici le journal de voyage des participants, les photos et les principales interviews réalisées, ainsi que les autres documents produits suite à ce voyage.
* Stop USA (Bruxelles), Comité pour la paix en Yougoslavie (Genève), Voix des Roms (Liège), Voice of Roma (Sebastopol, Californie), Kelebek (Italie)
Depuis 5 ans :
plus de 80 000 personnes confinées dans des "ghettos ethniques"
plus de 250 000 personnes chassées du Kosovo
plus de 150 églises de très grande valeur historique détruites ou endommagées
Un Kosovo démocratique et multiethnique, nous le souhaitons tous, mais aujourd'hui, les faits nous obligent à constater l'échec de l'action de la communauté internationale : depuis 5 ans, les populations minoritaires du Kosovo, sont confinées dans des ghettos. Plus de 250 000 personnes ont été chassées de leurs foyers lors de l'entrée des forces de l'OTAN en juin 1999. Elles ne peuvent toujours pas rentrer chez elles dans des conditions de sécurité acceptables.
Un signal fort doit être donné à nos autorités pour que les engagements pris en 1999 soient tenus. N'oublions pas que ces engagements avaient permis de justifier aux yeux de l'opinion publique la légitimité de l'intervention militaire illégale de l'OTAN. N'oublions pas également que cette brèche ouverte dans le Droit international a servi de modèle pour les interventions qui ont suivi en Afghanistan puis en Irak.
Nous proposons donc, à toutes les personnes qui souhaitent faire passer un signal à nos autorités respectives, de signer, faire signer et soutenir la déclaration afin de manifester notre solidarité avec les populations du Kosovo dont le sort a été placé, de fait et depuis l'intervention de 1999, sous leur responsabilité directe. |
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