Bruxelles, 27 mars 2022 |
Suivant les injonctions de l’Otan, les membres de l’Alliance Atlantique participent à la mise sur pied d’un front militaire gigantesque à la frontière de ce que l’Otan appelle sans vergogne « territoire ». L’Ukraine est pratiquement intégrée à ce dispositif qui vise à resserrer encore l’encerclement de la Russie et s’étend de l’Arctique à la Mer Noire. Tout cela n’a rien à voir avec une lutte de l’Ukraine pour sa liberté, son intégrité, sa souveraineté ou la démocratie.
Depuis 1997 et plus particulièrement depuis 2014, il existe un programme spécial de l’Otan pour développer ses relations militaires avec l’Ukraine. L’armée ukrainienne a été restructurée de fond en comble pour répondre aux critères otaniens, avec l’aide de conseillers de l’armée US et britanniques. Cette armée n’est pas « le peuple armé », elle est drillée par des conseillers US et GB, elle a été « nettoyée » de tous ses éléments liés à son passé soviétique, elle s’est adjointe des milices pro-nazies ; le budget militaire de l’Ukraine a été multiplié par 12 entre 2010 et 2020, atteignant presque les 5% du PIB du pays, elle comporte 209.000 soldats de troupes actives, dont 102.000 sont des paramilitaires, et 900.000 soldats de réserve.
Bien avant le début de l’intervention militaire russe le 24 février dernier, plusieurs pays membres de l’Otan et de l’Union Européenne, ont acheminé des milliers d’armes , des missiles portables anti-char. Ensuite, l’Union Européenne s’est jointe à l’Otan, pour déverser des quantités immenses d’armes et de moyens financiers au gouvernement Zelenski, et démontrer ainsi son unité avec l’Otan et ses propres capacités militaires. Au nom d’un fonds européen, mal nommé « Facilité Européenne pour la Paix, 5 milliards d’euros ont déjà été versés à l’Ukraine depuis 2021, à quoi se sont ajoutés 450 millions pour acheter du matériel militaire « létal », en plus des missiles sol-air Stinger, des munitions, des systèmes anti-tanks, et certains pays de l’UE promettent des avions de combat pour soutenir la défense aérienne de l’armée ukrainienne.
La participation belge à la guerre en Ukraine contre la Russie n’est pas des moindres. Nous en faisons une liste non exhaustive ci-après :
« La Force de Réaction Rapide de l’Otan ». Celle-ci se compose de 40.000 soldats et tient en réserve des milliers de soldats supplémentaires, 130 avions de combat, 200 navires. En son sein, il y a une « force de réaction « très » rapide, dite « Fer de Lance », composée de 5.000 soldats . 500 militaires belges sont prêts à intégrer cette dernière. « Prêts à entrer en Ukraine si l’Otan le demande ». Sans oublier les F-16 avec leur personnel de maintenance.
A la suite de l’intervention par visioconférence du président ukrainien Zelenski au parlement européen et celle de l’ambassadeur ukrainien à la TéléRTL, la Belgique augmente son soutien direct à l’armée ukrainienne : 5.000 fusils FN + 200 armes anti-char + 3.800 tonnes de fuel + 300 militaires à la frontière Roumanie-Ukraine + 3 millions d’euros « d’aide humanitaire » + Mise à la disposition de l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek .
La ministre de la Défense Dedonder déclare : « des troupes supplémentaires sont disponibles si nécessaire ». L’amiral Hofman, chef de la Défense précise: « il s’agit d’envoyer le message que nous avons des troupes disponibles qui sont prêtes à défendre le territoire de l’Otan contre une éventuelle agression d’un adversaire ».
Le premier ministre De Croo et la ministre des Affaires Etrangères Sophie Wilmes plaident au parlement belge : « OK pour armée européenne… mais le côté opérationnel de notre sécurité, c’est l’OTAN.
La Ministre de la Défense rajoute : « certes l’Allemagne investit plus, mais nos militaires vont plus souvent en opérations ». L’amiral Hofman déclare : « il faudrait augmenter le budget de la défense à 4% du PIB ».
Le Parlement Belge, unanime, à l’exception du PTB, vote pour atteindre 1,54% du PIB en 2030. Mais l’option pour « aller plus vite » est déjà sur la table. Certains plaident pour arriver à 2% en 2030.
Au début février, mouvements de paix et organisations progressistes, nous étions rassemblés pour exprimer un refus catégorique de cette augmentation des budgets militaires et de la militarisation outrancière de notre pays et pour dénoncer le rôle belliqueux de l’OTAN vis-à-vis de la Russie et d’autres pays.
Aucune de ces exigences ne peut être mise de côté à présent ! Même si on désapprouve l’intervention militaire de la Russie en Ukraine, on ne peut ignorer que l’Otan était et reste le principal fauteur de guerre dans le monde et que nos gouvernements successifs lui sont obéissants depuis sa création en 1949 et nous ont embarqués dans des dizaines de guerres qui ont morcelé, ruiné ou détruit des pays entiers, de la Yougoslavie, à l’Irak, de la Libye à la Syrie, à l’Afghanistan . Nous devons bloquer toute livraison d’armes et envoi de soldats belges pour sauver l’Ukraine de Zelenski. Nous devons poursuivre le combat pour la dissolution de l’Otan et pour que la Belgique quitte l’Otan immédiatement.