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Contre l'OTAN, mais pour quoi ? L'armée européenne est-elle une alternative ? Marcel Poznanski 10 octobre 2004 J'avais vingt ans dans les années 60. Nous combattions pour la suppression de l'armée ou pour au moins une sérieuse réduction du budget de l'armée. Nous demandions le départ des troupes américaines basées en Belgique. Notre cœur balançait entre un pays sans armée et une défense nationale réduite au minimum. C'était la guerre froide et la propagande voulait faire croire que les Russes allaient envahir l'Europe.
La guerre de Corée avait suscité une panique : la 3 ème guerre mondiale était à nos portes.
1956, le Moyen-Orient s'enflamme. Israël envahit une partie de L'Egypte jusqu'au canal de Suez, les Français et les Britanniques occupent le canal Les Soviétiques menacent d'intervenir, rebelote : la population croit à nouveau à la 3 ème guerre mondiale.
Si la guerre d'Algérie mobilise le mouvement de la Paix, la population pense en général à la nécessité d'une défense et l'Alliance atlantique donne l'impression d'une protection. La conscience du rôle agressif de l'OTAN et de son contrôle par les Américains est apparue quelques années après l'installation des sièges politique (Evere) et militaire (Casteau) en Belgique. D'un côté, ce fut une manne financière : de nouveaux emplois, construction accélérée d'autoroutes, d'immeubles, etc. Mais de l'autre, nous devions soutenir l'augmentation de divers budgets au profit de cette institution militaire.
La guerre du Vietnam politise la jeunesse avec l'aboutissement de mai 68.
Entre-temps, les essais nucléaires en surface sont allés bon train. Quand ils sont interdits et que les essais deviennent souterrains, le mouvement de paix se démobilise progressivement..
La prise de conscience du rôle de l'OTAN apparaît, la revendication est : « quittons l'OTAN - OTAN hors de Belgique ».
Avec l'installation de missiles en Belgique, le mouvement de la paix atteint son apogée. A nouveau, avec leur retrait, le mouvement de paix se dégonfle comme une baudruche.
Avec Kouchner, l'OTAN va prendre une nouvelle dimension : le « droit d'intervention humanitaire ».L'OTAN donne une image d'aide aux populations en détresse.
L'effondrement de l'URSS marque la fin de l'équilibre de la terreur ; l'OTAN va changer de nature, elle n'est plus une alliance défensive, elle devient une alliance de contrôle du monde.
Par ailleurs, l'Europe s'unifie économiquement, mais elle n'arrive pas à unifier les armées nationales, pour les fondre dans une armée européenne, elle n'arrive pas à construire une politique extérieure unique et indépendante. Ces armées sont assujetties à l'OTAN avec une impossibilité de s'unifier en dehors de cette institution malgré une série de tentatives. L'obstacle est l'allégeance à Washington, variable selon les pays..
Nous étions contre une armée nationale, pouvons-nous être aujourd'hui pour une armée européenne ?
Faut-il une défense nationale ? Si oui, laquelle ? De quelle nature ? Pour contrer quelles menaces ?
Nous ouvrons un débat, vous pouvez intervenir dans notre 'forum de discussion'. Marcel Poznanski Autres textes de Marcel Poznanski sur le site du CSO
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