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A Lisbonne : Manifestation, contre-sommet et actions de désobéissance civile pour dire non à l'Otan Georges Berghezan et Claudine Pôlet 5 janvier 2011 Comme nous l’avons annoncé dans les précédents numéros d’ Alerte Otan, le CSO a participé aux mobilisations contre le sommet de l’Otan à Lisbonne en novembre dernier. Nous sommes membres du mouvement international NO TO THE WAR NO TO NATO. De même que plusieurs organisations de paix belges qui s’étaient rassemblées sous la banderole “Manneken Peace » à l’occasion du précédent sommet de l’Otan à Strasbourg-Kehl.
La préparation de la mobilisation anti-Otan cette année à Lisbonne n’a pas été des plus heureuse. Au Portugal, les organisations pour la paix ne se sont pas coordonnées pour préparer une opposition unitaire au sommet de l’Otan. Les unes se sont organisées avec le Conseil Mondial pour la Paix, les autres avec No to Nato. Cependant, les unes comme les autres ont soutenu les mêmes mots d’ordre et le cri de « Paz sim, Nato nao" (oui à la paix, non à l’Otan) a retenti puissamment dans les rues de Lisbonne.
La manifestation à Lisbonne a rassemblé des milliers de personnes (entre 10 et 30.000 selon les estimations..) , et finalement il n'y a pas eu de choc entre les différents groupes, qui ont manifesté les uns derrière les autres. Ceux de PAGAN, tout à la fin (environ 3-400), tous des jeunes, ont été encadrés du début à la fin par des cordons de policiers. Le BLOCO était juste derrière le PCP (environ 1000) et les 50 internationaux de No to Nato entre les deux.
Un service d'ordre très nombreux précédait et encadrait le gros des manifestants qui étaient organisés autour du PCP . Quelques mots aussi sur son service d'ordre. Alors que la petite délégation belge déambulait pas loin de la tête de la manifestation, elle a été refoulée vers l'arrière car l'avant était "réservé aux Portugais". En outre, le service d’ordre avait reçu des instructions pour empêcher les passants, massés sur les trottoirs, d'aller sur la rue pour, par exemple, saluer un ami reconnu parmi les manifestants. Des manifestants s'étant aventurés sur un trottoir se sont vus interdits de revenir dans la manif. Ce comportement assez borné était motivé par la crainte des "infiltrations". Ceci dans une manif où pas le moindre incident ne s'est produit, pas même un jet de pétard, et malgré un déploiement massif et ostentatoire de flics parfois lourdement armés.
A part ça, le peuple portugais est chaleureux, serviable, vif mais discipliné, le cœur à gauche, leur capitale a des accents conviviaux aux antipodes de l'anonymat et du stress bruxellois.
Il y avait beaucoup de travailleurs des syndicats. Des mots d'ordre pour la grève générale du 24 novembre fusaient tout le temps. C'était le plus intéressant : le lien direct entre le NON à la guerre et le NON aux mesures d'austérité que le gouvernement portugais met en place comme tous les autres gouvernements européens. On ne veut pas payer pour l'Otan! Il y avait beaucoup de détermination parmi les manifestants. Et on a pu le vérifier le 24 novembre: c'est la première grève générale depuis des dizaines d'années et la première action unitaire des syndicats. Partout dans la ville, des collages, des graffitis, des banderoles appelaient à la manif et à la grève générale.
Un autre aspect nous a particulièrement touché : la mémoire de la Révolution des Œillets de 1974 reste très vivante à Lisbonne ! De très nombreuses pancartes ajoutaient aux mots d'ordre déjà cités: COM ABRIL !
Le Contre-sommet organisé par NO TO NATO a, lui aussi, recueilli une partie de cette mémoire vive : à la tribune du dernier meeting, un participant de la Révolution des Œillets, colonel de l’armée portugaise (encore en exercice), a plaidé pour la dissolution de l'Otan et de l'armée portugaise et pour un service populaire de protection civile. D'autres militaires ont participé aux ateliers.
Parallèlement au contre-sommet, le comité No To Nato organisait les actions de désobéissance civile qui se sont déroulées pendant ces trois jours Les actions de désobéissance civile ont eu lieu par petits groupes (avec Vredesactie entre autres), dans différents endroits de Lisbonne et ont bloqué les routes conduisant au lieu du Sommet Otan. Près de 200 militants ont été refoulés aux frontières. C'étaient surtout ceux qui venaient en car ou en train avec plein de matériels et de banderoles.
Les contrôles policiers étaient très importants. Deux de No to Nato ont été refoulés à l'aéroport. Nous avons tous été retenus pendant longtemps à l’aéroport de Lisbonne. Les accords de Schengen étaient suspendus pendant trois jours ! Et nous avons tous été contrôlés , mais semble-t-il pas selon une liste préétablie, plutôt en fonction de « l’allure » . Un petit aperçu de ce que l’Otan prépare contre toute opposition, avec son nouveau concept stratégique.
Georges Berghezan et Claudine Pôlet
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