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Les accords de Minsk Claudine Pôlet 6 avril 2015 La récupération de Delbatsevo par les milices populaires de la République Populaire du Donbass a été possible parce que l'armée ukrainienne a refusé de se battre contre sa propre population. C'est un revers très sérieux pour le gouvernement de Porochenko et aussi pour les dirigeants de l'Union Européenne, des Etats-Unis, de l'OTAN. Les éléments de l'armée régulière qui étaient envoyés dans le Donbass par Kiev, ont rencontré une opposition très ferme de la part de la population de l'Est de l'Ukraine.
La fédération des républiques populaires du Donetsk et de Lougansk existe depuis avril 2014 et s'organise et mène une résistance acharnée pour affronter les forces militaires du gouvernement issu du coup d'Etat de Kiev de février 2014. Tandis que les medias commémorent le premier anniversaire de ce qu'ils appellent "la révolution de Maidan", les gouvernements européens ne se montrent pas du tout triomphants. Et pour cause: tout d'abord ils n'ont pas réussi à retourner leur "opinion publique" contre la Russie, ensuite toutes les sanctions décrétées contre elle se retournent en fin de compte contre eux-mêmes, les privant de débouchés et d'accords économiques dont ils auraient grand besoin pour "relancer" l'économie européenne profondément déprimée. Et enfin, l'Otan connaît un grand échec de son "partenariat avec l'Ukraine", puisqu'elle n'est pas parvenue à reformater l'armée ukrainienne pour lui faire servir ses propres objectifs de guerre contre la Russie.
C'est dans les environs de Delbatsevo que l'avion MH-17 avait été abattu et les forces spéciales militaires de Kiev avaient attaqué et repris la région – ce qui leur avait permis de récupérer tous les débris de l'avion et en même temps d'évacuer les éventuelles preuves des responsables des tirs qui ont abattu l'avion. Delbatsevo est également une place importante pour les milices populaires du Donbass.
Mais le plus important dans cette récupération de la région, c'est que les bataillons de l'armée régulière ukrainienne envoyés là n'ont pas voulu se battre et ont "voté avec leurs pieds" pour reprendre la célèbre phrase de Lénine en 1917, quand les soldats russes refusaient de continuer la guerre. L'Etat-major militaire de Kiev ne leur faisait déjà pas confiance et les faisait encadrer par la "garde nationale" créée par le gouvernement issu du coup d'état de Maidan et composée en grande partie des anciennes milices fascistes, à la fois policiers et militaires. Et quand Obama et les militaires américains parlent sur le besoin de fournir des armes plus lourdes à l'armée ukrainienne, ce n'est pas à l'armée régulière qu'ils pensent, mais bien à cette garde nationale fasciste et anti-russe à outrance.
Entretemps dans la république populaire du Donbass, la population compte ses milliers de morts et de maisons détruites, et fait la juste comparaison entre la situation de 2015 et sa résistance au nazisme et ses alliés ukrainiens de la guerre 40-45. Au travers des expressions de "nostalgie de l'époque soviétique" les gens expriment leur conscience aigüe que les "oligarques" ukrainiens et les capitalistes européens ou américains n'ont rien à faire de la démocratie, ni des revendications de la population ukrainienne, du nord au sud, mais qu'ils ont agi et continuent à agir uniquement pour défendre les intérêts économiques et politiques de leur petite clique de riches.
Claudine Pôlet Autres textes de Claudine Pôlet sur le site du CSO
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