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L'OTAN et la politique européenne de sécurité commune Pierre Piérart 30 novembre 2000 Les deux secrétariats de l'OTAN et du Conseil de l'Union Européenne
ont signé un accord de sécurité provisoire, en juillet
de cette année, visant à interdire l'accès aux documents
relatifs à la Politique Européenne de Sécurité Commune.
Les deux responsables, Lord Robertson (OTAN) et Javier Solana (Conseil de l'UE)
veulent imposer à l'UE le secret défense au sujet de la gestion
politique et militaire des crises en Europe et même au delà de
ses frontières.
J. Solana, Secrétaire Général du Conseil et haut représentant
pour la politique étrangère et de sécurité commune,
a décidé, ce 27 juillet 2000, qu'il fallait protéger les
informations relevant de ses attributions et les considérer comme TRES
SECRET, SECRET ou CONFIDENTIEL. Le texte relatif à cette décision
a été adopté le 14 avril et publié au Journal officiel
le 23 du même mois : il modifie très clairement la décision
93/731/CE relative à l'accès du public aux documents du Conseil
et la décision 2000/23/CE concernant l'amélioration des travaux
du Conseil et le registre public des documents de ce dernier. L'accès
aux documents devrait être réservé aux seules personnes
habilitées à en prendre connaissance. Tout document du Conseil
concernant la gestion militaire et non militaire ne serait généralement
plus accessible aux demandeurs qui en seraient poliment informés.
Lors de la rencontre des quinze ambassadeurs du comité politique et
de sécurité provisoire de l'UE (Copsi) avec leurs collègues
de l'OTAN les questions de confidentialité ont été évoqués.
L'OTAN n'approuve pas du tout les velléités de transparence de
l'UE et menace même de rompre le dialogue si les Européens ne se
plient pas aux règles du "secret défense" prônées
par son ex-patron qui a dirigé les interventions désastreuses
dans les Balkans.
On espère que les eurodéputés Heidi Hautala (Verts) et
Ana Palacio(PPE) présidente de la commission des Affaires juridiques
parviendront à convaincre la présidente du parlement, Nicole Fontaine,
de porter plainte devant la Cour de Justice pour violation du principe de co-décision.
L'occultation préméditée de l'information sur la PESC
concerne, non seulement le public, mais aussi les eurodéputés
et les membres du comité des affaires étrangères qui pourraient
apprendre un beau matin, dans la presse ou à la radio, qu'une nouvelle
guerre en Europe a été déclenchée par les responsables
du Conseil européen et de l'Otan, après manipulation du Conseil
de Sécurité
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