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L’Otan en infraction avec le Traité de Non Proliferation (TNP) et le droit international Pierre Piérart 18 mars 2007 Chaque année le Comité désarmement des Organisations Non
Gouvernementales publie un bulletin trimestriel intitulé « Disarmament
Times » dont le dernier numéro informe le lecteur sur les votes des membres
des Nations Unies sur le désarmement. Le tableau complet (2005) peut être
consulté sur le site de Disarmament Times http://disarm.igc.org/DisarmTimes/DT-2005-4-.pdf, et sur celui
du CSO www.csotan.org/textes/Votes_UN.pdf
La lecture du tableau concernant les votes sur le désarmement
nucléaire est, disons-le effarante. Les votes concernaient, jusqu’en 2005, 12
points, parmi lesquels nous pouvons citer : les garanties envers les Etats
non nucléaires, le suivi de l’avis consultatif de la Cour Internationale de
Justice de 1996, les risques de prolifération nucléaire. Un treizième point a
été ajouté en avril 2006 sur l’établissement d’une zone dénucléarisée en Asie
Centrale. L’examen de ce dernier tableau traduit une extrême divergence entre
les membres des Nations Unies. On constate que les pays en voie de développement
votent massivement pour un désarmement nucléaire total, soit 13 oui. Quant aux
pays développés, les avis divergent selon qu’ils soient détenteurs, ou non,
d’armes nucléaires.
Nous avons sélectionné trois groupes de pays . Le premier
concerne les 5 puissances nucléaires « de droit » : si la Chine
accorde 11 oui et 2 abstentions, les Etats-Unis déclarent 12 non et 1 oui. Les
pays membres de la Coalition du Nouvel Agenda, comme la Suède, l’Irlande et les
5 autres, votent massivement pour le oui qui varie entre 9 pour la Suède et 13
pour le Mexique (voir tableau). En ce qui concerne les pays membres de l’OTAN
et, plus particulièrement, ceux qui hébergent des armes nucléaires américaines,
on enregistre une unanimité quasi totale se traduisant par 6 oui, 4 non et 3
abstentions. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la
Turquie.
Pourquoi ces derniers pays refusent-ils le désarmement
nucléaire, la réduction du danger nucléaire, le suivi de l’avis de la Cour
Internationale de Justice, la Convention sur les armes nucléaires ? Si vous
posez la question au Ministre belge des Affaires étrangères il vous répondra que
les pays membres de l’OTAN (certainement influencés par les Etats-Unis, la
France et la Grande-Bretagne) ont décidé entre eux une position commune. Ainsi
la Belgique refuse l’avis de la Cour Internationale de Justice et s’abstient sur
l’établissement d’une zone dénucléarisée en Asie Centrale. Le gouvernement belge
a donc une position très ambiguë au sujet du désarmement nucléaire et est
complice d’une infraction à l’article II du TNP. Il est évident que cette
position est liée à son appartenance à l’OTAN qui, en tant que bras armé de
Washington, exerce une pression intolérable sur la politique des membres de
l’Alliance. Cette position du gouvernement belge , de même que des pays membres
qui hébergent des armes atomiques, est en contradiction totale avec les avis du
Parlement européen, de la Chambre et du Sénat belges, de plus de 250 communes de
Belgique et d’une grande partie de l’opinion publique qui réclament avec
insistance le départ des bombes B-61 de Kleine Brogel et de l’Europe.
En outre cette attitude est absolument différente du plaidoyer
pour l’abolition des armes nucléaires, publié le 4 janvier dernier dans le
« Wall Street Journal » par J.P. Schultze, W.G. Perry, H.A. Kissinger
et S. Nunn ainsi que des arguments d’une quantité d’autres personnalités qui se
sont exprimées en ce sens, dont M. Gorbatchev.
En conclusion, espérons qu’un groupe de parlementaires
demandera un débat sur la question de Kleine Brogel et l’évacuation des 480
bombes nucléaires américaines de l’Europe et de la Turquie. Ce sera un premier
pas pour mettre un terme à la militarisation américaine de l’Europe et du monde,
de plus en plus agressive vis-Ã -vis, entre autres, de la Russie, de la Chine, de
l’Iran et de la Corée du Nord. Pierre Piérart Autres textes de Pierre Piérart sur le site du CSO
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