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Brèves : Kosovo, Irak 30 décembre 2011 Kosovo : violent
démantèlement d'une barricade serbe
Ce lundi matin (28/11), une nouvelle fois, la KFOR, force sous
commandement OTAN, a eu recours à la violence pour démanteler une barricade dans
le nord du Kosovo, blessant plusieurs dizaines de Serbes qui la défendaient.
Pour rappel, ces barricades ont été érigées pour protester - et pour rendre
ineffectif - le déploiement de douaniers albanais dans le Nord du Kosovo -
majoritairement peuplé de Serbes - et le reste de la Serbie. Le plus étonnant
n'est pas cette nouvelle action musclée de la KFOR - son chef, le général
allemand Erhard Drews, avait prévenu vendredi qu'il y aurait une "escalade de la
violence" -, mais la manière dont elle est rapportée dans les médias.
Pour se limiter à la presse francophone, qui se base sur des
dépêches AFP, seuls les blessés côté KFOR ont droit de cité. Selon un
porte-parole de la force de l'OTAN, deux soldats auraient été blessés avec des
"armes à feu légères" (certaines dépêches parlent même de 8 blessés). Seule
Euronews est un peu moins partiale et fait état de blessés parmi les civils
serbes.
Il faut se rapporter aux médias locaux pour avoir une vue un
peu plus réaliste de la situation, à condition de connaître le serbe ou
l'anglais. Là , on parle de 30 à 50 Serbes blessés, dont certains grièvement. On
y apprend qu'un porte-parole de la KFOR a démenti l'affirmation de son collègue
et affirmait qu'il n'y aurait aucun blessé dans ses rangs ; que les Serbes nient
avec virulence tout usage d'arme à feu ; et aussi que les ondes GSM sont
brouillées dans la région. Pour tenter d'empêcher la mobilisation de la
population ou pour étouffer une autre version des événements ? (G.B.)
Irak : Qui disait que l’OTAN n’a pas
participé à la guerre en Irak ?!
Le secrétaire général de l’OTAN annonce la fin de la mission
OTAN de formation (NTM-I).
« Le Conseil de l’Atlantique Nord a décidé d’entamer le
retrait permanent du personnel de la mission OTAN de formation en Irak (NTM-I) Ã
partir du 31 décembre 2011, date à laquelle l’actuel mandat de la mission
viendra à expiration. Il n’a pas été possible de trouver un accord sur la
prolongation de ce programme, qui a porté ses fruits, en dépit d’âpres
négociations qui ont duré plusieurs semaines. L’OTAN est fermement résolue Ã
maintenir son partenariat et ses relations politiques avec l’Irak, dans le
contexte de l’actuel Cadre de coopération structurée. La mission OTAN de
formation en Irak, qui a débuté en 2004 à la demande des autorités iraquiennes,
a été un succès. Nos formateurs peuvent être très fiers de ce qu’ils ont
accompli au cours de ces sept années : ils ont contribué à renforcer la
capacité de sécurité de l’Irak, et ont aidé ce pays à développer une force de
sécurité multiethnique, et plus stable à long terme. Depuis 2004, la NTM I a
formé plus de 5 000 militaires et plus de 10 000 policiers en Irak ; elle a
permis à plus de 2 000 autres personnes de participer à des stages organisés
dans les pays alliés, et a fourni pour plus de 115 millions d’euros de matériel
militaire ainsi que des fonds d’un montant total de 17,7 millions d’euros,
versés au titre de fonds d’affectation spéciale par les 28 pays membres de
l’OTAN et destinés à l’entraînement et à la formation dans des installations de
l’Alliance ».(11.12.2011 – sur le site www.nato.int).
Ce communiqué est très révélateur : en premier lieu, il
témoigne de l’échec magistral de la Coalition US-GB qui a fait la guerre contre
l’Irak et celui de l’Otan qui a servi d’encadrement d’une soi-disant « armée
nationale iraquienne ». Malgré un engagement militaire et financier colossal
pendant des années, ils ne sont pas parvenus à imposer l’ordre impérial en Irak.
En deuxième lieu, il ressort de ce communiqué que la participation de l’OTAN Ã
la guerre était très importante, tant en fourniture de militaires, que de
matériel et de moyens financiers. Enfin, le communiqué n’explique pas comment
l’OTAN va, à la fois, mettre fin à sa mission… et renforcer son partenariat avec
le gouvernement irakien. (C.P.)
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