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Commémoration de la tragédie de Hiroshima et Nagasaki

1 octobre 2012

La commémoration du 67ème anniversaire du bombardement d'Hiroshima, ce 4 août au parc Hibakusha de l'Université de Mons, a eu lieu en présence d'une quarantaine de représentants du mouvement de paix et de divers organismes de l’Université de Mons.

L’après-midi, une conférence consacrée à divers aspects du nucléaire a réuni Charles Ruiz (Europe for Peace), Georges Spriet (Vrede), Marc Cuypers (AMPGN) et Paul Lannoye (GRAPPE).

Intervention du délégué du Comité Surveillance Otan

« Depuis qu'il a été fondé, il y a une douzaine d'années, le CSO s'associe à cette commémoration annuelle de la catastrophe d'Hiroshima. C'est bien entendu le professeur Pierre Piérart, le regretté président de notre comité, qui nous a incité et convaincu à y participer.
En effet, la dénonciation du crime d'Hiroshima s'inscrit totalement dans les objectifs et les activités du CSO. Si le bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki fut un des derniers de la Deuxième guerre mondiale, il marqua le début de quarante ans de guerre froide. Davantage que l'empire nippon, c'est l'URSS qui a été visée par le bombardement atomique des États-Unis. Quatre ans plus tard, ceux-ci créaient l'OTAN, la plus puissante alliance militaire de tous les temps.
Aujourd'hui, 67 ans après Hiroshima, la guerre froide est terminée, heureusement sans avoir provoqué l'apocalypse nucléaire tant redoutée.
Mais, malgré la fin de la guerre froide et la dissolution de son adversaire, l'OTAN existe encore, englobant un nombre toujours plus grand de pays. De plus, elle s'engage de plus en plus directement dans des guerres. Après les bombardements sur l'ex-Yougoslavie dans les années 1990, puis l'occupation de l'Afghanistan, il y eut, il y a à peine un an, la scandaleuse expédition sur la Libye.
En outre, l'arsenal nucléaire de l'OTAN reste au cœur d'une stratégie dite de la dissuasion, en fait de chantage à l'échelle planétaire.
Enfin, n'oublions pas que, si les armes à explosion nucléaire n'ont plus été utilisées sur un « champ de bataille » depuis 67 ans, nombre de missiles et de munitions, utilisés notamment par les États-Unis, sont dotés d'uranium appauvri, garantissant une pollution nucléaire durable aux peuples bénéficiant d'interventions humanitaires, de l'ex-Yougoslavie à l'Irak ». (Georges Berghezan)

Intervention du Mouvement Chrétien pour la Paix

Le MCP a voulu attirer l’attention sur les dangers de l’armement radioactif en ‘zones de paix’, notamment dans le bassin européen, et sur les réactions légitimes, via des manifs et occupation des sites, en Europe et ailleurs, de plusieurs associations et mouvements anti-guerre et anti-militarisation.

La représentante du MCP a rappelé la situation de la Sardaigne, dont le tiers de l’île est soumis à ‘servitude’ militaire ou à usage militaire par des firmes d'armement. L’OTAN, les armées, le complexe militaro-industriel du monde entier ‘occupent’ et exploitent la terre, l’air, et la mer sarde à des fins d’entraînements militaires…Et cela, dans des zones (polygones de tir) où les bergers et leur bétail continuent à mener une vie non-paisible, et les villages environnants subissent les ‘poudres de guerre’ qui provoquent des morts, des malformations, la destruction de l’environnement. Du césium, du thorium, du tungstène et uranium appauvri ont été trouvés dans les tissus humains et animaux et dans la chaîne alimentaire. Depuis une année, grâce à l’enquête courageuse d’un procureur qui ne se laisse pas intimider par les menaces de mort proférées à son encontre, le 'syndrome de Quirra' a fait enfin l'objet d'attention de la part de la presse et certains politicien italiens. A ce jour, une vingtaine de responsables du Polygone de tir de Quirra (est de la Sardaigne) ont été mis en accusation, dont trois comandants successifs de la base, des médecins, des scientifiques etc. Maintenant, les associations des victimes attendent avec impatience le début du procès
La Sicile a servi de base de départ des avions, avec ou sans pilotes, impliqués dans ces dernières guerres (Libye, Afghanistan, Irak). Sigonella est la plus grande station aéronavale des USA. Et la situation risque d’empirer, du fait de l’installation du MUOS (centre de télécommunication satellitaire de l’Otan) à Niscemi. Au dire de nombreux scientifiques, cela peut occasionner des risques graves pour la santé des habitants dela Sicile.
D’autre part, le port de Brindisi (Pouilles) va connaître de grands travaux afin de permettre à l’Otan d’élargir sa ‘zone’ portuaire…
On peut donc craindre que, outre la préparation des nouvelles guerres meurtrières, ces sites et bases provoqueront un nombre croissant de maladies et nuisances graves aux populations locales.

Le MCP tient à saluer les associations pacifistes et les citoyens du monde entier qui luttent
contre la ‘militarisation’ de nos territoires, et qui manifestent parfois au détriment de leur intégrité physique. Nous rappellerons ici le camp de la paix qui s’est tenu ce printemps a Faslane- Ecosse- (base des sous-marins nucléaires Trident) et dont les participants ont été durement attaqués et emprisonnés par la police UK .
Cela fait déjà plusieurs années que les habitants de Gangjeong, en Corée du Sud, protestent contre la construction d'une base navale sur l'île de Jeju. Le projet militaire aurait un important impact sur l'écosystème de l'un des sites inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Lors d'un référendum, 94% des habitants de Jeju ont voté contre la construction de cette base. Malgré cela, le gouvernement sud-coréen a poursuivi les travaux. Le 7 mars 2012, la Marine sud-coréenne a commencé, avec l'entreprise de construction Samsung Corporation à faire exploser les roches de la façade côtière. Le lendemain, des centaines d'activistes se sont rassemblés sur l'île pour s'opposer aux travaux de la Marine. Un grand nombre d’entre eux furent arrêtés et certains se trouvent toujours en prison.
Il est important de savoir, en ce jour de commémoration des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, qu’aujourd’hui, dans le monde entier, des personnes se battent pour que cela n’arrive plus. (Carla Goffi)