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La Belgique suit docilement l'escalade de l'OTAN en Ukraine

1 octobre 2023

L’escalade de guerre en Ukraine décidée lors du dernier sommet de l’Otan à Vilnius en juin dernier est bien enclenchée. Lors de sa récente visite à Kiev, le secrétaire général de l’Otan a confirmé que « les Alliés continuent de fournir des capacités haut de gamme pour aider à repousser l’invasion [russe], notamment des chars modernes, des systèmes de missiles sophistiqués et des défenses aériennes, ainsi qu’une formation des pilotes de F-16. »

 « Il s’agit d’un effort collectif de tous les Alliés de l’OTAN », déclare-t-il. Et de se féliciter que la moitié des près de cent milliards d’euros de soutien militaire fournis à l’Ukraine depuis l’année dernière provenait des Alliés européens et du Canada.

Bel effort en effet, encore qu'on peut ergoter sur le terme "collectif" : ce ne sont probablement pas les dirigeants de l'UE (ni les marchands de canon) qui ressentent directement l'explosion des prix de l'énergie, l'inflation, et la détérioration accélérée des conditions de vie, conséquences directes de la guerre dans laquelle l'Otan, et chacun de nos pays, Belgique compris, sont impliqués de plus en plus profondément.

Aucun "allié" ne pourrait s'aviser d'évoquer la paix, et une sortie du conflit par la négociation. Comme le claironnait notre Premier Ministre l'année passée: «Cette guerre se réglera sur le terrain, la victoire de l’Ukraine devra être militaire». Aucun allié ne peut s'aviser de suggérer que cette logique jusqu'au-boutiste est potentiellement suicidaire.

En Belgique, la ligne va-t-en guerre a toujours le dessus ; à de très rares exceptions près, les politiques, qu’ils soient dans l’opposition ou dans la coalition gouvernementale, ne se posent pas la question de l'opportunité de la fourniture militaire à l'Ukraine: la seule ligne de guide, ce sont les directives de l'OTAN. Les discussions consistent à mesurer comment la Belgique pourrait gagner quelques places dans le classement de l'"aide" meurtrière et l'alimentation du conflit des pays de l'OTAN. La question autour du don de F-16 belges à l'Ukraine, ce n'est pas s'il faut ou non gravir ce pas supplémentaire dans l'escalade guerrière, mais plutôt si la Belgique peut s'en passer en attendant les F-35!

Les medias ne sont pas en reste et poursuivent leurs campagnes de désinformation et de mensonges pour entretenir la peur de la Russie qui veut envahir le Monde Libre, et l’ignorance du rôle de cobelligérant de l’Otan et donc de la Belgique dans la guerre en Ukraine. Le Soir du 23 septembre consacrait 5 pages « à la Une » pour « répondre aux questions de ses lecteurs » autour de la guerre en Ukraine, en faisant intervenir uniquement des « experts » pro-guerre, comme si ses lecteurs ne se posaient aucune question sur la légitimité de la participation belge à cette guerre.

Pourtant les doutes et les oppositions s’expriment de plus en plus au sein de la population. Les gens n’acceptent pas de « payer le prix » comme le veut le gouvernement. On comprend bien que ce n’est pas « la faute à Poutine » si le coût de la vie est de plus en plus élevé et si les dépenses militaires de plus en plus importantes enrichissent l’industrie de l’armement et les grandes compagnies multinationales et se font aux dépens des budgets sociaux.