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La Belgique et l'OTAN bientôt entraînés dans une guerre en défense d'Israël ?

Roland Marounek
31 janvier 2024

Début janvier, notre pays s'est associé à une déclaration belliqueuse des Etats-Unis, annonçant une  "coalition internationale" contre les Houthis yéménites,  et les menaçant de "représailles" militaires s'ils continuaient à bloquer les bateaux commerciaux liés à Israël en Mer Rouge. Cette déclaration faisait suite à une autre, celle-là cosignée par l'Union Européenne et l'OTAN, qui condamnait la perturbation de la liberté de navigation provoquée par les attaques houthies. L'UE a formellement rejoint la coalition militaire "Prosperity Guardian" menée par les Etats-Unis en Mer Rouge, supposée défendre les navires marchands des attaques.

Les Houthis bloquent les navires israéliens, ou à destination d'Israël en réponse explicite aux massacres actuels d'Israël sur Gaza. Et de fait leurs actions sont efficaces : les ports israéliens sont à moitié paralysés, et des entreprises entières sont contraintes à l'arrêt ; il est  clair que des sanctions économiques globales forceraient Israël à arrêter ses massacres en Palestine.

L'Union Européenne qui n'arrive jamais à sortir le mot "condamner" face aux massacres à grande échelle en Palestine, condamne les actions visant à les empêcher : la sécurité des navires à destination d'Israël est tellement plus importante que la vie de dizaines de milliers de Palestiniens. Comme l'exprimait la journaliste canado-palestinienne Yasmine El-Sawabi : « Les Palestiniens aimeraient vraiment bénéficier de la même attention et de la même protection que les conteneurs d’expédition ».

Le 12 janvier les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont commencé à bombarder le Yémen. Le danger est maintenant très réel que la Belgique finisse par participer activement, au côté de l’OTAN, à une nouvelle opération militaire, défendant in fine le génocide à Gaza.

Vers  une résolution au Parlement pour engager la Belgique dans la guerre ?

Seul à notre connaissance, l'ancien ministre André Flahaut s'est "étonné et inquiété" que notre pays se soit associé sans débat parlementaire à la déclaration étatsunienne du 3 janvier: Si la Belgique devait se joindre à une coalition militaire internationale, précise-t-il, une telle participation nécessiterait à la fois une discussion au Parlement fédéral et le vote préalable d'une résolution parlementaire.

Va-t-on à nouveau l'oublier, comme pour la participation de la Belgique à la prétendue coalition anti-terroriste (visant en réalité le gouvernement syrien), ou bien le parlement engagera-t-il à nouveau notre pays dans une guerre étatsunienne, avec le même enthousiasme que pour la destruction de la Libye?

Dans son communiqué, M. Flahaut dit "s'étonner" que « les signataires de la déclaration ne fassent pas preuve de la même fermeté à l'égard du gouvernement israélien d'extrême droite dont les bombardements sur Gaza causent, jour après jour, un nombre incalculable de victimes, en premier lieu des femmes et des enfants ».   N'est-ce pas effectivement "étonnant"? N'est-il pas encore plus "étonnant" que si peu de parlementaires belges se soient indignés de cet engagement au nom de la Belgique ?

La liberté de navigation sacrée...

« Les pays désireux de faire respecter le principe fondamental de la liberté de navigation doivent s’unir pour relever le défi posé par cet acteur non étatique », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.

La "liberté de navigation" fluctue, elle aussi, au gré de géométries variables,  en fonction des règles fixées par les Etats-Unis et acolytes.

En juillet 2019, des commandos britanniques ont saisi un pétrolier soupçonné de livrer du brut iranien à la Syrie, "en violation des sanctions européennes et américaines prises en 2011 contre le régime de Bachar el-Assad". En août 2020, les États-Unis ont saisi quatre pétroliers iraniens à destination du Venezuela "en violation des sanctions".

En quoi précisément  les "sanctions européennes et américaines" sont plus valables, ou plus conformes au Droit,  que des sanctions édictées, par exemple, par l'Iran, ou par les Houthis yéménites?

Au moment de la prise des navires iraniens, le Wall Street Journal précisait que l'opération était destinée à "faire pression sur les gouvernements de Téhéran et de Caracas pour qu'ils répondent aux demandes américaines", et citait des hauts responsables étatsuniens reconnaissant vouloir ainsi dissuader les compagnies maritimes de traiter avec les Iraniens et les Vénézuéliens.

Faire pression pour arrêter un génocide n'est-il pas autrement louable que vouloir asphyxier le Venezuela afin qu'il se plie aux "demandes américaines" ?

 

Roland Marounek
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