Ils défendent le climat pendant qu’ils préparent la fin du monde
Source : il manifesto Manlio Dinucci 2 novembre 2021 Au début du mois d’octobre l’Italie a accueilli la réunion préparatoire de la Conférence ONU sur le changement climatique, actuellement en cours à Glasgow. Deux semaine pus tard l’Italie a accueilli un autre éventent international qui, à la différence du premier amplement publicisé, a été passé sous silence par le gouvernement : la manoeuvre OTAN de guerre nucléaire Steadfast Noon dans les cieux de l’Italie septentrionale et centrale. Y ont participé pendant sept jours, sous commandement USA, les forces aériennes de 14 pays OTAN, avec chasseurs bombardiers à double capacité nucléaire et conventionnelle déployés dans les bases d’Aviano (Frioul) et Ghedi (Brescia). À Aviano est basée en permanence la 31ème escadre USA avec chasseurs bombardiers F-16C/D et bombes nucléaires B61. A Ghedi le 6ème Stormo de l’Aéronautique italienne avec chasseurs bombardiers Tornado PA-200 et bombes nucléaires B61. La Fédération des Scientifiques Américains confirme en 2021 que “sont assignées à l’Aéronautique italienne des missions d’attaque nucléaire avec bombes USA, gardées en Italie sous contrôle de l’US Air Force, dont l’utilisation en guerre doit être autorisée par le Président des Etats-Unis”. Les bases d’Aviano et Ghedi ont été restructurées pour recevoir les chasseurs F-35 armés des nouvelles bombes nucléaires B61-12. En octobre dernier a été effectué dans le Nevada le test final avec largage de B61-12 inertes par deux chasseurs F-35A. Sous peu les nouvelles bombes nucléaires arriveront en Italie : dans la seule base de Ghedi peuvent être hébergés 30 chasseurs italiens F-35A, prêts à l’attaque sous commandement USA avec 60 bombes nucléaires B61-12. Une semaine après avoir participé à la manœuvre de guerre nucléaire, l’Italie a participé à la Conférence ONU sur le changement climatique, présidée par le Royaume-Uni en partenariat avec l’Italie. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a averti : “Nous sommes à une minute de minuit et nous avons besoin de réagir maintenant” contre le réchauffement mondial qui est en traine détruire la planète. Il se sert ainsi de la symbolique Horloge de l’Apocalypse, qui en réalité marque à combien de minutes nous sommes du minuit nucléaire. Le même Boris Johnson, il y a quelques mois seulement, en mars, a annoncé la montée en puissance des sous-marins britanniques d’attaque nucléaire : les Astute (coût 2,2 milliards de dollars pièce), armés de missiles nucléaires US de croisière Tomahawk IV avec une portée de 1.500 km, et les Vanguard, armés de 16 missiles balistiques USA Trident D5 avec une portée de 12.000 km, dotés de plus de 120 têtes nucléaires. Ces derniers seront rapidement remplacés par les encore plus puissants sous-marins de la classe Dadnough. Les sous-marins britanniques d’attaque nucléaire, qui croisent en profondeur le long des côtes russes, naviguent maintenant aussi le long de celles de la Chine, en partant d’Australie à qui les USA et la Grande-Bretagne fourniront des sous-marins nucléaires. La Grande-Bretagne, qui accueille la Conférence pour sauver la planète du réchauffement mondial, contribue de cette façon à la course aux armements qui amène le monde vers la catastrophe nucléaire. Sur un tel fond est erronée la vidéo promotionnelle de la Conférence : un Dinosaure, symbole d’une espèce disparue, qui depuis la tribune des Nations Unies alertent les humains pour qu’ils sauvent leur espèce du réchauffement mondial En réalité, confirment des études scientifiques, les dinosaures s’éteignirent non pas à cause du réchauffement mais du refroidissement de la Terre après l’impact d’une énorme météorite qui, soulevant des nuages de poussières, éclipsa le Soleil. Exactement ce qui arriverait à la suite d’une guerre nucléaire : outre des destructions catastrophiques et la retombée radioactive sur toute la planète, elle provoquerait, dans des zones urbaines et forestières, d’énormes incendies qui produiraient dans l’atmosphère une couche d’épaisse fumée, occultant le Soleil. Cela déterminerait un refroidissement climatique pour plusieurs années : l’hiver nucléaire. La conséquence serait l’extinction de la majeure partie des espèces végétales et animales, avec des effets dévastateurs aussi sur l’agriculture. Le froid et la faim réduiraient la capacité de survie des rares rescapés, amenant l’espèce humaine à son extinction. Édition de mardi 2 novembre 2021 d’il manifesto |