Le double-standard occidental précipite le monde dans la guerre
Roland Marounek
1er mai 2024

Le 1er avril dernier Israël bombardait le consulat iranien à Damas, tuant 13 personnes, dont un haut dirigeant iranien. C'était, factuellement, un acte de guerre: le consulat et les missions diplomatiques de n'importe quel pays sont considérés comme le territoire de ce pays, "inviolables" selon le droit international. On imagine assez bien quelles seraient les représailles sévères si une installation diplomatique états-unienne ou israélienne était pareillement attaquée.

Mais le plus atterrant n'est pas cette enième transgression d'Israël, mais l'absence absolue de condamnation de la "Communauté internationale" autoproclamée : le 3 avril, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France se sont opposés à une déclaration condamnant ce bombardement.

Par contre, unanimité des mêmes tartuffes pour condamner fermement la réponse mesurée de l'Iran. L'Union européenne, États-Unis, l'OTAN, Londres, Paris, Berlin, ... la "Communauté internationale des médias" se précipite pour émettre des condamnations en termes quasi identiques, à l'instar de notre ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib qui écrit sur X: "Il s'agit d'une escalade majeure et d'un danger pour la stabilité régionale. Cette attaque met en danger la population et nous éloigne encore plus de la paix". Pour notre représentante, ce n'est pas le bombardement d'une représentation diplomatique (qu'elle s'était consciencieusement gardée de condamner) qui est une escalade et met la paix en danger  - mais la réaction à ce crime.

L'Occident, qui brandit continuellement le droit absolu d'Israël de se défendre, demande à l'Iran de se laisser bombarder sans réagir.

Lorsque les États-Unis ont bombardé massivement le Yémen en défense des intérêts économiques d'Israël, ils ont appelé cela "légitime défense", et ladite Communauté internationale a trouvé ça tout à fait normal.

L'hypocrisie de tous ces thuriféraires de l'ordre international fondé sur les règles est complètement exposée.

Comme l'a exprimé la mission iranienne auprès de l'ONU, "Si le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné l'acte d'agression répréhensible du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas l'impératif pour l'Iran de punir ce régime voyou aurait pu être évité". En s'abstenant de condamner le crime, en condamnant "fermement" la riposte, l'Europe, prix Nobel de la Paix, donne blanc-seing à Israël, et l'encourage concrètement à déclencher un conflit majeur.

 

Autres textes de Roland Marounek sur le site du CSO