SVERIGE UT UR NATO!
Source : Proletären Anders Carlsson 13 mars 2024 Le 8 mars, le drapeau suédois a été hissé devant le siège de l'OTAN à Bruxelles. C'est à l'occasion de cette cérémonie que la Suède est devenue le 32e membre de l'OTAN "Nous sommes enfin rentré à la maison", a déclaré le premier ministre Ulf Kristersson, tout satisfait. Il a bien sûr ajouté le "C'est une journée historique" obligé. Je préfèrerais décrire l'événement comme une tragédie historique. L’adhésion à l’OTAN représente la fin tragique de plus de 200 ans de non-alignement de la Suède, une tradition qui nous a tenus à l’écart des pires conflits entre superpuissances, comme les deux guerres mondiales du XXe siècle. Le non-alignement ne doit pas être glorifié pour autant. Il a été en partie opportuniste, comme lors de la Seconde Guerre mondiale. Ceux d’entre nous qui étaient là dans les années 1980 se souviennent du ministre de la Défense, Torsten Gustafsson, qui, dans un accès d’honnêteté soudaine, a laissé échapper le fameux commentaire : "Nous sommes peut-être neutres, mais nous savons à quoi nous appartenons". La boucle est bouclée. Torsten Gustafsson savait où était notre place. Ulf Kristersson, Magdalena Andersson et toute la clique politique et militaire sont enfin rentrés à la maison. Après 40 ans de tricherie. La situation est vraiment grave. La Suède fait désormais partie d’un conflit en cours dans notre voisinage immédiat, où les États-Unis, l’UE et l’OTAN mènent une guerre par procuration contre la Russie en utilisant l’Ukraine comme prétexte. On peut avoir des points de vue différents sur cette guerre, mais il ne fait aucun doute que l'adhésion à l'OTAN rend la situation de la Suède en matière de politique de sécurité plus vulnérable. Si une troisième guerre mondiale éclatait, il ne fait plus aucun doute que la Suède deviendrait une partie belligérante. Malheureusement, l’adhésion à l’OTAN n’est pas la fin, mais plutôt le début de la pente descendante. Comme vous le savez, le gouvernement a déjà signé un accord de coopération en matière de défense avec les États-Unis, qui donne à ces derniers le droit d'établir 17 bases militaires en Suède. Dans ces bases, les États-Unis auront le droit "sans restriction" de stocker du matériel militaire. Cela signifie que les autorités suédoises sont privées du droit d'inspecter le type d'armes que les États-Unis importent dans le pays, telle que les armes nucléaires. Les États-Unis ont déjà conclus des accords de ce type avec la Norvège, le Danemark et la Finlande, ce qui signifie qu’ils disposeront bientôt de 47 bases militaires dans les pays nordiques, qui s’ajouteront aux 800 bases dont ils disposent ailleurs dans le monde. Quiconque ne se rend pas compte que ce renforcement militaire constitue un grave danger de guerre est soit aveugle, soit irrémédiablement naïf. Cette semaine, il a été révélé que l'Inspection des produits stratégiques a classé le plus grand accord d'exportation d'armes suédois en 2023. Le pays destinataire n'est pas précisé, invoquant le secret étranger. Bienvenue à l'OTAN ! Oubliez tous les discours sur la transparence et l’ouverture. Dans le jeu des grandes puissances auquel la Suède participe désormais, le secret et les accords à huis clos sont à l'ordre du jour. Il y a beaucoup de choses à faire maintenant. Nous devons sortir de l'OTAN le plus rapidement possible. Proletären, 13 mars 2024
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