En plus des 32 États membres de l’OTAN, on se doit d’être très attentifs aux partenariats de toutes sortes de l’Alliance Atlantique, avec des pays de tous les continents. C’est ainsi qu’il faut ajouter 31 États ayant un partenariat "individuel" avec l’OTAN.
Dans le cadre du "Dialogue Méditerranée" un partenariat avec Israël dure depuis 1994 et contribue a alimenter militairement et politiquement la guerre génocidaire du gouvernement fasciste de Netanyaou.
En Amérique Latine, la Colombie est le seul pays latino-américain ayant signé un "Partenariat Mondial", en 2017. On se rappelle le Sommet OTAN de Bruxelles - pendant la première présidence de Donald Trump - qui a accueilli en grande pompe "le premier Etat latino-américain" .
La Colombie a élu récemment le nouveau Président Gustavo Petro. Celui-ci vient de déclarer sa volonté de quitter l’OTAN et de fermer les bases militaires américaines sur son territoire.
Comme l’analyse Hugo Orejuela, journaliste militant de l’Internationale Antifasciste Pour un Monde Nouveau :
« La participation de la Colombie à l’Alliance Atlantique pouvait conduire à une escalade de tensions diplomatiques avec les pays voisins, en particulier le Venezuela, et augmenter le risque de se convertir en scène de disputes entre grandes puissances, ce qui pourrait réduire l’autonomie stratégique nationale. D‘autres critiques soulignaient également que l’agenda militaire lié à l’OTAN pouvait avoir priorité sur les besoins du développement social.
Le récent gouvernement de Petro a adopté une position critique quant aux liens de la Colombie avec l’OTAN. Il a exprimé l’importance d’une politique extérieure souveraine et suggéré de réévaluer les alliances militaires qui, selon lui, pouvaient compromettre l’autonomie du pays et exacerber des tensions régionales.
Une de ses priorités est de renforcer l’intégration latino-américaine et construire des alliances basées sur la coopération et non sur la confrontation. Petro a également souligné la nécessité de se concentrer sur les questions internes du pays, telles que le développement économique et la solution des problèmes sociaux et que les investissements en capacités militaires ou en coopération avec l’OTAN, ne pouvaient en aucun cas entraver les efforts pour améliorer la qualité de vie des citoyens colombiens.
Le désengagement de la Colombie vis-à-vis de l’OTAN n’est pas une tâche simple ni envisageable dans l’immédiat. Mais un changement dans la politique extérieure du pays sous le gouvernement de Petro pourrait ouvrir un processus de révision et de renégociation de ces accords.
Le gouvernement de Petro affronte la tâche difficile de réévaluer cette relation, de prendre en considération les avantages et les désavantages, et de prendre des décisions qui reflètent une politique extérieure cohérente avec ses principes de souveraineté et de développement social. Bien que complexe, la possibilité de se détacher de l’OTAN ne doit pas être écartée. A mesure que la situation géopolitique mondiale évolue, la Colombie a l’occasion de redéfinir sa place dans le système international, en promouvant une politique extérieure indépendante et en renforçant des alliances basées sur la coopération et le respect de l’autonomie des États. »
A plusieurs reprises, les forces militaires navales européennes de l’OTAN, dont la Belgique, ont participé aux manœuvres d’intimidation de la Flotte étatsunienne dans les Caraïbes. La Marine belge – intégrée à la Marine des Pays-Bas dans le cadre de l’OTAN, est allée jusque près des côtés du Venezuela sous prétexte de défendre les îles "hollandaises" de Aruba et les îles de Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache et Saint-Martin, contre des agressions du Venezuela, en fait pour menacer d’intervention armée l’Etat révolutionnaire sous le gouvernement de Chavez. Mais les États-Unis n’ont pas réussi à empêcher le développement en Colombie d’un gouvernement progressiste, celui de Gustavo Petro.
Le Venezuela, pour sa part, a réussi à faire avancer la révolution bolivarienne, (pacifique mais armée, comme la définissait Hugo Chavez), au travers de l’organisation de l’union civico-militaire, de la constitution de pouvoirs communaux - plus de 4.000 communes populaires qui se sont lancées à la diversification de l’économie -, au travers des relations collectives égalitaires, de la refondation des forces armées (autrefois formées à l’Ecole militaire des Amériques) en armées populaires, à la constitution des milices ouvrières.
Tout cela en a fait un des principaux ennemis de l’OTAN, des États-Unis et de l’Union Européenne – grands défenseurs de "l’ordre capitaliste" mondial sur le continent latino-américain. A nouveau, une importante flotte de guerre, dont un sous-marin à propulsion nucléaire, et 4.500 marines sont envoyés près des eaux territoriales du Venezuela, sous le prétexte de lutte contre le narco-terrorisme. Le président Donald Trump accuse Nicolas Maduro d’en être le chef et offre 50 millions de dollars pour sa capture.
Sous le même prétexte de lutte contre le narcotrafic, le gouvernement français, par la voix de son ministre des Territoires d’Outre-Mer, Manuel Valls, annonce l’envoi d’une flotte pour augmenter la vigilance maritime en Guadeloupe, en coordination avec Washington. (Euronews, 25.08)
Les autorités de l’île de Trinidad y Tobago ont exprimé leur soutien à l’opération navale des États-Unis et sont allées jusqu’à dire qu’elles prêteraient leurs eaux territoriales aux opérations militaires contre le président Maduro, si Washington leur demandait de défendre le Guyana – Etat frontalier en conflit avec le Venezuela
Le Président Nicolas Maduro s’est adressé à Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, pour dénoncer cette grave agression du gouvernement des États-Unis d’Amérique contre la République bolivarienne du Venezuela (ci-dessous).
Lettre du Président Maduro
au Secrétaire général des Nations Unies
Caracas, le 27 août 2025
S.E. M. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies,New York
Monsieur le Secrétaire général, Cher ami,
Je m'adresse à vous pour exprimer la plus profonde préoccupation de la République bolivarienne du Venezuela face à l'escalade de l'agression du gouvernement des États-Unis d'Amérique contre notre pays, qui a atteint ces derniers jours un niveau de menace sans précédent pour la paix et la sécurité de l'Amérique latine et des Caraïbes.
Depuis des années, le Venezuela est la cible d'une politique systématique de harcèlement de la part des États-Unis, caractérisée par des mesures coercitives unilatérales, des campagnes de diffamation, le mépris de la légitimité de ses autorités constitutionnelles et le recours à des mécanismes de guerre juridique pour criminaliser les institutions et les dirigeants légitimes. Cette offensive politique et juridique s'accompagne d'une rhétorique incendiaire et de menaces de recours à la force qui cherchent constamment à justifier une intervention étrangère dans notre pays.
Aujourd'hui, cette agression a atteint un niveau plus dangereux encore : le déploiement militaire de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes, dont des destroyers et un croiseur lance-missiles, ainsi que la présence d'un sous-marin nucléaire d'attaque rapide. C'est la première fois qu'un tel moyen est introduit dans notre région, ce qui constitue une menace très sérieuse pour la stabilité hémisphérique.
Votre Excellence, ces actions constituent une violation flagrante de la Charte des Nations Unies, en particulier de ses articles 2.1 (égalité souveraine des États), 2.3 (règlement pacifique des différends), 2.4 (interdiction de la menace ou de l'emploi de la force) et 2.7 (non-intervention dans les affaires intérieures). Elles violent également la lettre et l'esprit du Traité de Tlatelolco, instrument fondamental établissant la dénucléarisation de l'Amérique latine et des Caraïbes, et dont les Protocoles I et II lient également les États-Unis. Elles ignorent également la Proclamation de la CELAC de 2014, qui a déclaré notre région zone de paix.
L'humanité et cette Organisation ne peuvent tolérer, au XXIe siècle, la résurgence de politiques de force qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales. Le Venezuela réitère son attachement au droit international, au règlement pacifique des différends et au respect de la souveraineté des peuples.
À cet égard, je vous prie, dans le cadre des pouvoirs qui vous sont conférés par la Charte des Nations Unies, de défendre activement ses valeurs et principes fondamentaux, en exhortant le Gouvernement des États-Unis d'Amérique à mettre fin à ces actes hostiles et à respecter pleinement la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de la République bolivarienne du Venezuela.
Je renouvelle à Votre Excellence l'assurance de ma plus haute considération.
RÉPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA
PRÉSIDENCE DU VENEZUELA
Nicolás Maduro Moros