Vers une Otan « Nuclear-Free » ?
Roland Marounek 1er juillet 2010 Une brochette de hauts gradés US du Joint Forces Command a diffusé au début de cette année un plaidoyer détaillé pour que l’Otan se débarrasse des armes nucléaires tactiques qui sont toujours entreposées dans les pays non nucléaires, à savoir la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie. De manière très résumée, leurs arguments principaux sont à peu près les suivants, - quoique exprimés en termes plus châtiés
Ces arguments sont certainement très intéressants, et ont le mérite de la logique ; ils s’opposent directement à ce que le « groupe d’experts » dirigée par Madeleine Albright défend dans ses analyses et recommandations pour le nouveau concept stratégique de l’Otan qui doit être adopté au prochain sommet de Lisbonne : « Tant qu’il y aura des armes nucléaires, l’Otan devra maintenir des forces nucléaires sûres et fiables, au niveau minimum requis par l’environnement de sécurité du moment, en partageant largement les responsabilités pour ce qui est de leur déploiement et de leur soutien opérationnel. Tout changement de cette politique, y compris dans l’implantation géographique des déploiements nucléaires en Europe, devra être décidé par l’Alliance tout entière. » - c’est à dire concrètement qu’il est hors de question qu’un pays satellite de l ’Alliance des Pays Libres puisse décider souverainement et démocratiquement de sa politique nucléaire. Le document montre en tout cas qu’il y a des désaccords au sein de l’Otan, et qu’il ne faudrait pas interpréter trop rapidement une éventuelle ‘dénucléarisation’ en trompe-l'œil comme une victoire du camp pour la paix. Ce n’est pas d’une Otan « nuclear free », plus présentable, dont l’humanité a besoin, mais plutôt d’un monde « Nato free ». La traduction de ce document se trouve sur notre site à l’adresse www.csotan.org/textes/doc.php?art_id=492&type=documents |