Dans un article consacré au très relatif "déclin du
crime" au Kosovo, un ancien officier britannique se souvient comment les
troupes de l'OTAN sont restées de marbre face au nettoyage ethnique de
Serbes peu après la guerre de Bosnie. L'officier fait référence
au transfert à la faction musulmane, au début 1996 et en application
de l'accord de Dayton, de quartiers de Sarajevo tenus par les Serbes pendant toute
la guerre. Jusqu'à présent, la version officielle était que
la population serbe était partie de son plein gré. On se rappelle
du scandale - et des sanctions - suscité par un officier français
ayant alors dit que les Serbes avaient le choix "entre la valise et le cercueil".
Il faudra sans doute encore attendre quelques années pour des responsables
occidentaux admettent qu'un phénomène semblable s'est produit au
Kosovo, avec encore plus d'ampleur et de violence. A partir de juin 1999, 300.000
Serbes, Roms, Slaves musulmans, etc. ont été expulsés par
des extrémistes albanais sans qu'aucun des 50.000 soldats de l'OTAN présents
ne bouge le petit doigt pour décourager cette nouvelle vague de nettoyage
ethnique. (Georges Berghezan)
Voici donc un extrait de cet article, publié dans l'International Herald
Tribune du 19 mai 2003.
"The basic lesson of everything we have done is that you cannot have the
basis of democracy if you don't have the rule of law," said Simon Haselock,
spokesman for the United Nations Interim Mission in Kosovo. "We have factionalization,
mafias and all these other problems because we didn't start by establishing the
rule of law."
Haselock was a British Army officer with the international peacekeeping mission
in Bosnia. He recalled that in the war in Bosnia a decade ago, 70,000 ethnic Serbs
were forced out of their homes in Sarajevo by the ethnic Muslim police and vigilantes
after Bosnian Serb fighters withdrew.
"The reason that happened is because NATO said it will not be a police force
in that area, and where do we hear that again?" he said. "They sat by
in Sarajevo while people looted, stole and burned."
traduc approchée
"La leçon fondamentale de tout ce que nous avons fait, c'est que vous
ne pouvez pas avoir les bases de la démocratie si vous n'avez pas le règne
de la loi ["rule of law"]" a déclaré Simon Haselock,
porte-parole pour la mission provisoire des Nations-Unies au Kosovo. "Nous
avons des factions, des maffias et tous ce genre de problèmes parce que
nous n'avons pas commencé en établissant le règne de la loi."
Haselock était un officier de l'Armée Britannique dans la mission
internationale de maintien de la paix en Bosnie. Il rappelle que, dans la guerre
en Bosnie, il y a une dizaine d'années, 70.000 Serbes bosniaques avaient
été chassés de leur maison à Sarajevo, par la police
et les volontaires musulmans, après que les combatants serbes se soient
retirés.
"La raison pour laquelle cela s'est passé, c'est que l'OTAN a déclaré
qu'il ne serait pas une force de police dans cette zone, et où est-ce qu'on
a encore entendu cela?" a-t'il dit. "Ils sont restés assis à
Sarajevo pendant que les gens pillaient, volaient et incendiaient"