Pendant que l’Otan cherche des partenaires et se prépare pour l’éventualité d’une intervention militaire en Libye, on semble oublier que l’Otan fait toujours la guerre en Afghanistan sans qu’aucune perspective de solution n’apparaisse sérieusement. L’OTAN a le commandement des troupes de l’ISAF depuis 2003. L’Alliance annonce un retrait progressif des troupes étrangères d’ici à 2014, tout en affirmant qu’elle est là pour longtemps.
La Belgique, alliée inconditionnelle de l’Otan, participe aussi à cette guerre, au moins depuis 2003. Le gouvernement, bien qu’étant en affaires courantes, a envoyé récemment un renfort aux 650 soldats déjà sur place. Seule l’étiquette a changé : ils sont maintenant des formateurs, des encadreurs, des instructeurs, chargés de participer à l’organisation d’une « force de sécurité afghane » qui devrait atteindre 375.000 hommes fin 2011.
Il ne se passe pas une semaine sans de nouveaux bombardements tuant des populations civiles, et en particulier les enfants. Un rapport de l’ONU présenté à Kaboul, indique : « l’année 2010 a été la plus meurtrière pour les civils en 9 ans de guerre, avec près de 2.800 morts, tués pour les trois quarts par les insurgés ». Le nombre de morts attribués aux insurgés est probablement exagéré. Mais cela laisse quand même à l’Otan la responsabilité « officielle » de 700 morts civiles.
A la mi-février 2011, 62 civils, dont des femmes et des enfants ont été tués par les forces de l’Otan, lors de plusieurs jours d’opérations dans la province de Kunar (selon la mission d’enquête mandatée par le président Karzai).
Début mars 2011, (selon AFP), « la mort de 9 enfants ramassant du bois dans la même région, apparemment sous les tirs d’un hélicoptère américain, a poussé le président Karzai à une nouvelle dénonciation ».
Le rappel de ces quelques faits, devrait rafraîchir la mémoire sélective de certains pacifistes qui trouvent une légitimité à une action militaire internationale contre ce qu’ils appellent le « régime meurtrier» libyen. Une ingérence de l’Otan , même sous son nouveau blason de « prestataire de sécurité internationale » ne fait qu’ajouter la guerre à la guerre.