Sortir du nucléaire ne suffit pas
Le réseau nucléaire stop ! est une jeune organisation, née juste avant la catastrophe de Fukushima qui veut regrouper les personnes et les organisations qui s’opposent à l’existence même de la filière nucléaire, de la mine d’uranium à la gestion irresponsable des déchets.
Le nucléaire est très dangereux. Three Mile Island, en mars 1979, Tchernobyl, en avril 1986, Fukushima le 11 mars 11, mais aussi Fleurus, accident belge noté 3 sur l’échelle INES le 25/8/2008, il y aura bientôt trois ans. Et la liste des accidents est bien plus longue.
La question des déchets n’est pas résolue. Les 7 réacteurs de production produisent chaque jour des déchets dont personne ne sait que faire. La demi-vie du Plutonium 239, un déchet typique des réacteurs réutilisé dans le MOX et les bombes atomiques est d’environ 24.000 ans, 240 siècles, un millier de générations. Personne ne sait gérer cela.
Cela ne suffit pas. Nous estimons que le nucléaire civil favorise directement ou indirectement la prolifération et l’usage de l’arme nucléaire. Le traité de non-prolifération contient un article 6 très intéressant qui engage la Belgique, signataire du traité, s’engage à poursuivre des négociations relatives au désarmement nucléaire. Nous n’avons pas encore vu les efforts belges en la matière.
Mais nous avons aussi noté que ce traité ferait bien de se nommer « traité de prolifération » du nucléaire civil » sous l’égide de l’Agence Internationale de l’Energie atomique, l’AIEA, qui inscrit la propagation du nucléaire dit civil dans ces statuts. Or, comme le montre aujourd’hui avec acuité l’exemple iranien, l’AIEA encourage l’Etat iranien à maîtriser une technologie dite civile d’enrichissement d’uranium dont toutes les personnes dotées d’une intelligence normale savent qu’elle aboutira un jour à la fabrication d’une bombe. Le nucléaire civil est né du militaire : la technologie Westinghouse a été élaborée pour construire des sous-marins nucléaires silencieux à partir des données accumulées dans les expériences horribles de Trinity, mais surtout Little Boy le 6 août 1945 à Hiroshima et Fat Man le 9 août à Nagasaki.
L’apport de l’uranium que la Belgique avait volé au Congo et que les USA avait recelé a été indispensable à la construction de ces bombes. En retour la Belgique a bénéficié de la technologie Westinghouse pour le BR1 et 2 de Mol, et à l’association des ACEC à Westinghouse pour la fabrication de certains éléments de réacteur.
Bien sûr on essaie de dissocier les deux sœurs jumelles siamoises jusque dans l’étymologie :
Le civile s’appelle énergie nucléaire, le militaire s’appelle bombe atomique. Mais les deux jumelles sont effectivement des siamoises indissociables. C’est pour cela que mes amis m’envoient ici. C’est pour cela que j’invite chacun, chacune d’entre vous à participer à la manifestation antinucléaire que notre réseau organise avec le Aktionsbündnis anti AKW d’Aachen et qui aura lieu à Tihange le 17 septembre prochain, et d’y prendre la parole.