Voir Naples et puis mourir
Source : il manifesto Manlio Dinucci 18 décembre 2012 Un article de Manlio Dinucci, paru le 18 décembre 2012 dans il manifesto L’Italie participe à la dépense totale, estimable à 200 millions d’euros environ, à la fois avec sa quote-part du coût de construction et avec le « fonds pour les aires sous-utilisées », ainsi qu’une allocation de la Province, pour un montant estimé à environ 25 millions. Tout en argent public, qui va s’ajouter au budget militaire. Bien dépensé cependant, d’après les autorités italiennes. Dans la cérémonie à Bagnoli, le président de la région Stefano Caldoro (Psi/Pdl) a exalté « l’importance du Commandement dans le Mezzogiorno », dont la présence est « au service de la sécurité et de la paix dans le monde ». Le maire de Naples Luigi De Magistris (Mouvement orange ), après avoir souligné « le lien historique de Naples avec cette base », a déclaré : « Nous sommes fiers d’avoir connu tant de forces armées différentes » qui, en se transférant dans leur nouveau siège, resteront à Naples, une ville qui a « une position stratégique importante dans les plans de maintien de la paix dans le monde », une ville qui « avec ses yeux regarde vers Bruxelles (siège central de l’Otan), mais avec le cœur regarde vers le Sud, vers le Moyen-Orient où l’on espère que des états autonomes et indépendants puissent vivre en sérénité ». Paroles hautement appréciées par l’amiral étasunien Bruce Clingan, commandant du Jfc Naples, qui a offert à Caldoro la clé symbolique de la base et à De Magistris le drapeau du Jfc Naples. Nul mieux que lui ne peut apprécier la position stratégique de Naples, exemplifiée par le fait qu’il est, en même temps, commandant des Forces navales Usa en Europe, commandant des forces navales Usa pour l’Afrique, commandant des Forces conjointes alliées. Les trois commandements de Naples, toujours sous les ordres d’un amiral étasunien choisi par le secrétaire à la défense avec l’autorisation du président, ont une « aire de responsabilité » totale qui embrasse l’Europe, toute la Russie et l’Afrique. La guerre contre la Libye, l’an dernier, fût dirigée par le Pentagone d’abord via l’Africa Command, puis par le Jfc Naples, appuyés par les forces navales Usa en Europe. De Naples encore sont menées les opérations militaires actuelles en Afrique du nord et dans d’autres parties du continent et celles d’encerclement et de désagrégation de la Syrie. Comme les opérations de guerre s’intensifient en fonction du « nouveau concept stratégique », explique l’amiral Clingan, il fallait un siège adapté à « un quartier général de combat de la guerre », constamment opérationnel. A Naples, qui- assure De Magistris- a « une position stratégique importante dans les plans pour le maintien de la paix dans le monde ». Notes |