Le nouveau Frankenstein
Patricia Villalon 1er octobre 2014 "Les terroristes qui nos combattent en ce moment, nous venons juste de finir de les entraîner" Les Etats-Unis et les pays de L'Europe persistent et signent des stratégies d'interventions militaires en Europe Orientale et au Moyen Orient. Les représentants de dix pays (Etats Unis, Grande Bretagne, France, Allemagne, Italie, Turquie, Pologne, Danemark, Canada, Australie) se sont réunis pendant le Sommet de l'Otan en septembre, pour jeter les fondements d'une coalition internationale dans le seul but de combattre un ennemi "vague a évaluer", selon leurs propres termes. Comme le soulignent plusieurs experts, dont des journalistes du Washington Post, « dans la situation actuelle, cette stratégie va donner plus d'effets négatifs que positifs" et ils ajoutent : "les Etats-Unis et leurs alliés répètent, par ce montage absurde, les mêmes erreurs que celles des interventions antérieures ». Ces allégations s'avèrent des vérités, quand on regarde les échecs retentissants subis en Afghanistan, Irak et Libye. On regrette profondément que l'expérience guerrière de ces dernières années n'a pas servi à faire réfléchir et à freiner les pulsions bellicistes de pays occidentaux, qui avec le plus grand mépris se moquent de la souffrance des gens en appuyant l'assaut des groupes barbares sans foi ni loi. On se demande sans arrêt si ces interventions militaires étaient nécessaires? On se demande aussi quels sont les buts de telles manoeuvres? N'importe quel citoyen du monde, qui a accès à l'information des médias ou d'internet peut se rendre compte que l'intervention en Afghanistan était et continue a être un échec des plus flagrants, "certaines organisations entraînées et équipées par les Etats-Unis, pour combattre l'armée soviétique, sont par la suite devenues hostiles à l'occident", écrit le journaliste Souad Mekhennet. C'était le début des erreurs tragiques qui sont par la suite devenus monnaie courant. Plus tard, le méga mensonge "des armes massives" a permis l'intervention en Irak, par des gouvernements occidentaux prétendant installer, une "vraie démocratie" au milieu d'un pays détruit par la guerre, et sans la moindre infrastructure, (sans eau potable ni électricité, sans hôpitaux, écoles, ni police). Ce qui a permis à des groupes hostiles à l'occident de prospérer sans le moindre problème, sur les ruines provoquées par les guerres. Quelques années après, c'était le tour de la Libye, ou encore une fois, ces mêmes pays occidentaux, ont soutenu, avec des moyens financiers et militaires importants, des groupes" rebelles" et mercenaires de toute sorte, afin de renverser le gouvernement de Mouammar Kadhafi, laissant après son assassinat (commis de la façon la plus atroce,) le chaos et l'anarchie dans un pays qui auparavant était l'exemple de I.D.H. des pays de l'Afrique, (selon un rapport de l'ONU). Peu de temps après, c'était le tour de la Syrie, où les mêmes pays ont prêté (encore une fois), leur aide militaire et financière, à ces mêmes groupes "rebelles" qu'on savait déjà hostiles à l' Occident, en essayant de toutes les manières possibles de renverser le gouvernement de Bachar al Assad. La possibilité des "erreurs stratégiques" de la part des Etats Unis, leurs amis occidentaux et alliés du Moyen Orient (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït et Emirats Arabes,) est impossible à accepter, parce que c'est dans cet environnement d'aide technologique et de soutien financier sans limites à des groupes comme Al Qaeda, Al Nosra et autres groupes barbares, qu' est née, et personne ne peut le nier, cette mutation terrible qui a pour nom, Etat Islamique. Et à la tribune de l'O.N.U le premier ministre Elio di Rupo déclare "je ne peux pas m'empêcher de penser que le désastre humain auquel nos assistons est aussi la conséquence d'un échec cuisant. Celui des responsables politiques qui ont privilégié des solutions militaires, la prétendue guerre préventive" , en rappelant que la Belgique avait , "à l'époque, refuse de prendre part à l'expédition punitive de Georges W. Busch contre Saddam Hussein et ses hypothétiques armes de destruction massive". Et de déplorer "Comment ne pas voir que les frustrations et les humiliations ont encore renforcé la radicalisation". Pour l'instant, cette organisation (E.I), qui compterait 31.000 combattants, fait régner la terreur et déstabilise toute la région du Moyen Orient et malheureusement, elle continue a grandir, grâce aux "erreurs tragiques" des pays interventionnistes qui ne sont animés que par l'appât du gain. Pour le moment l' E.I. "contrôle les principaux champs pétroliers et gaziers en Syrie" qui rapportent au moins 3 millions de dollar par jour, mais ils ont aussi "amassé beaucoup d'argent et d'or (pris dans les banques des zones sous son contrôle) et un nombre incalculable d'armes récupérés sur les armées syriennes et irakiennes » selon Erick Depécé (Centre français de recherche sur le renseignement). "Nous avons mal géré les situations », affirme un haut responsable américain des services de sécurité, qui s'exprime sous anonymat et certains officiels de services des renseignements arabes et européens, ont aussi exprimé leurs inquiétudes, " à propos des erreurs commises par les Etats Unis, dans la gestion des soulèvements dans les Etats arabes, du fait que certains de ceux que les Etats Unis et leurs alliés avaient entraînés pour combattre pour la "démocratie" en Libye et en Syrie avaient un agenda djihadiste". Selon quelques experts et l'économiste et professeur à l'université d'Ottawa, Michel Chossudovsky, "avec ces interventions, l'objectif stratégique général des Etats -Unis et de l'OTAN consiste a déstabiliser toute la région du Moyen Orient, de l'Afrique du nord, de l'Asie centrale et du sud, incluant l'Iran, le Pakistan et l'Inde". Les amis d'hier, peuvent devenir les ennemis d'aujourd'hui. |