8. Au coeur de la Syrie, Générosité
Marie-Ange Patrizio 21 janvier 2016 Cinq jours à Damas nous ont laissé du temps pour flâner dans la vieille ville, guidées par des amies ou sans parcours déterminé, chacune selon sa curiosité. Mardi matin, Marie nous emmène vers la mosquée des Omeyyades. C’est bien d’y arriver à pied par ces ruelles tranquilles. Au fur et à mesure qu’on approche du centre historique, nous apercevons des vestiges monumentaux intégrés dans l’habitat ordinaire. Dans ces rues l’architecture antique est dans la vie quotidienne, offerte aux passants. Parmi lesquels nous croisons des jeunes parents avec leurs nouveaux-nés, souvent portés par les pères, les jeunes femmes marchent à côté d’eux, je demande l’âge, je montre la photo de mon petit-fils à peine né : on échange -avec ou sans traduction- les compliments et les voeux. Dans la Syrie martyre il y a des jeunes couples qui restent dans leur pays, font des enfants et sont heureux de les montrer aux visiteurs étrangers. L’un des petits bébés (quatre mois) présentés s’appelle Générosité. Aux abords de la mosquée, on trouve les inévitables marchands du temple. J’achète quelques porte-clés et pins (drapeau syrien), légers, et je ne résiste pas à un mug inimaginable dans nos démocraties où le culte de la personnalité se serait écroulé (avec le taux de popularité de leurs gouvernants) : d’un côté Bachar el-Assad sur fond de drapeau russe, et de l’autre Vladimir Poutine sur fond de drapeau syrien. Pas cher, même pour les touristes. Je retourne le mug : Made in China. Parfait : l’axe de la résistance tire profit de l’embargo occidental. Il manque Nasrallah et Khomeiny mais c’est un autre genre. Sur le chemin, des collégiens assis par terre devant une boutique nous entendent parler et nous interpellent en rigolant avec quelques mots en français. On plaisante alors moi aussi je sors les miens en arabe : «Allah, Souria, Bashar ou bess ?», et même : «Allah, Souria, Bashar… Poutine ou bess !» : photo.
On débouche devant la grande mosquée. On prend les djellabas -en laissant nos passeports- dans la salle à côté de la porte monumentale, on se déchausse, sacs ouverts aux gardiens, et on entre dans la splendide cour. Dans la salle de la mosquée je vois qu’un autre petit bébé -5 jours- croisé sur le chemin est arrivé lui aussi aux Omeyyades. Des petits enfants font la course dans l’immense salle, derrière les rangs des femmes en prière. Les tapis se prêtent aussi aux cabrioles, il faudrait être très intégriste et très fanatique pour résister. Personne n’intervient, les enfants ne sont pas bruyants. Nous nous sommes assises par terre, contre les colonnades qui entourent les petites chapelles latérales, comme et avec d’autres femmes qui se reposent, bavardent discrètement. Devant nous, les femmes qui prient sont parfaitement alignées, se prosternant à certains moments : l’unité des gestes est quasiment chorégraphique, soulignée par l’uniformité des foulards. Derrière les orantes les pèlerins (femmes et jeunes enfants seulement dans cette partie de la salle) ou des visiteurs déambulent nonchalamment vers le petit mausolée de Jean-Baptiste. Peut-être que certains viennent de loin. Mercredi, j’ai écrit le soir : « Canon toute la journée, sur Ghouta et Jobar nous dit-on. C’est le premier jour de l’Hégire, moins de monde dans les rues, pas d’enfants sur les trajets de l’école », mais les commerces sont ouverts. Nous sommes restées longtemps chez un mosaïste : ici on appelle mosaïque la marqueterie de bois, et notre mosaïque s’appelle foussayfoussa. Le mosaïste (de bois) nous montre ses outils et ses matériaux, explique les techniques, les différences entre les boîtes traditionnelles, aspect mat, et celles adaptées au goût occidental, vernies : ça brille… Le prix des objets (entassés, qui occupent tout l’espace jusqu’au plafond du minuscule atelier) est dérisoire. Il vend peu depuis quatre années, mais il veut rester en Syrie ; d’autres membres de sa famille ou confrères sont partis, le plus souvent, comme pour les professions libérales, dans les pays du Golfe : bonne affaire, cette guerre, pour ces pays, y compris du point de vue artisanal, technique. « L’artisan au travail n’a pas à se lever devant le plus grand docteur »[1]. Les artisans qui restent malgré toutes les destructions et menaces sont aussi les gardiens de la société syrienne.
Nous avons rendez-vous en fin d’après-midi avec Nadia Khost, écrivain et historienne, et Rania Massarani, sculpteur et peintre, fille de Nadia et du physicien Bassam Massarani. E-mail le soir : « Le jeune taxi qui nous a véhiculées pour une visite à l’autre bout de la ville dans l’après-midi (environ une demie heure de course, 1000 LS, à peu près 3 euros) est un appelé qui travaille pendant sa permission pour améliorer son « ordinaire » -disons, spartiate- à l’armée ; il revient de Zabadani et va partir pour Idlib[2]. Voiture en très mauvais état, lui en très bonne forme, malgré 5 blessures au combat. Plein d’énergie ; il nous parle de la situation, de l’agression contre la Syrie ». Pour le jeune taxi-conscrit, première semaine entière de permission depuis le début de la crise : une seule semaine complète de vacances, pas en quatre années de travail, en quatre années de combat, de guérilla contre un ennemi mieux armé, bien nourri et bien payé. Il travaille pendant ses congés. Il n’a pas déserté, pas émigré. Zabadani est à côté de Madaya[3] -à quelques kilomètres de la frontière libanaise- dont on nous a beaucoup parlé récemment (et tourné la page ensuite). Zabadani a été libérée par l’Armée arabe et le Hezbollah peu de temps après notre départ. Quelques centaines de «rebelles» de Zabadani ont trahi les accords avec le gouvernement syrien, et réussi à s’enfuir à Madaya où donc des appelés comme notre jeune chauffeur, maintenant, « affament la population », « empêchent les civils de sortir de la ville » et autres horreurs dont nos gouvernants nous reparleront à chaque période de négociations internationales, pour se donner un peu de consistance. Question : puisque, selon nos médias et leurs sponsors, le « régime » n’hésite pas à sacrifier toute une population civile, et que, nous dit-on, son aviation bombarde davantage les civils que les terroristes, quel intérêt –je parle du rapport qualité-prix (y compris risques de désertion des conscrits eux aussi assez mal nourris et postés si près de la frontière)- ce régime aurait-il à faire un siège de plusieurs mois plutôt qu’un bombardement ? J’avais lu, depuis janvier 2012 grâce à son autre fille Yara habitant à Paris, des textes[4] de Nadia Khost. Ce voyage va nous donner l’occasion de la rencontrer et du même coup de casser l’embargo postal (illégal) de nos démocraties contre le peuple syrien : nous allons ramener en France des écharpes et bonnets tricotés pour ses petites-filles. Contribution agréable au trafic postal, tout cela étant très léger, à tous points de vue. Donc pas de salamaleks en arrivant, nous sommes vite dans des échanges à la fois sérieux et chaleureux. Le knafeh bjbneh (gâteau traditionnel) et sirop de rose que nous sert Rania vont produire quelques lacunes dans mes notes. Je le souligne car l’hospitalité syrienne est centrale dans ce séjour : aspect de la vie politique, au sens le plus propre, de ce pays. Il faudrait plus d’espace qu’un récit diffusé par Internet pour consacrer à chacune de ces précieuses choses la place qu’elles méritent. Continuer à faire de la cuisine et de la pâtisserie -et du tricot - avec les produits qui restent abordables, malgré les restrictions générales, fait partie de la résistance quotidienne contre l’agression en cours. Dans la pièce, on aperçoit aussi des peintures et sculptures de Rania : elle nous les montrera après notre entretien, qui est en français. Nadia Khost a vécu plusieurs années à Paris où son mari a fait un doctorat d’Etat en physique, après Moscou où ils se sont rencontrés. Ils sont rentrés ensuite travailler dans et pour leur pays.
NK : « Pendant 5 ans les terroristes ont fait des bases souterraines et les avions syriens ne peuvent pas arriver à détruire ces terroristes. Bases à 15-20 mètres sous terre. Des amis nous ont dit : un jour ils ont creusé plus de 200 mètres de tunnels, en plusieurs étapes, trois lignes de tunnels… Si vous suivez la guerre depuis le début vous remarquerez à la télévision que les soldats syriens allaient dans une tenue tout à fait ordinaire à une guerre qui est très difficile, contre des terroristes, et bien préparée par les forces internationales. Nous voyions ça et nous avions pitié pour eux. Nous n’étions pas préparés pour une telle guerre. Tous les jours les Syriens avaient des funérailles de soldats, d’officiers syriens qui avaient été tués. Ça a duré 3-4 mois. C’était très triste ici, pour nous. Mais après ça l’armée a compris qu’il fallait utiliser d’autres méthodes de guerre, d’une guerre pour laquelle ils n’étaient pas préparés : le combat de rue. Je crois que c’est en ce point que les Iraniens et les amis de la Syrie (Russes) ont aidé les Syriens. On a commencé après ça à voir des gilets pare-balles, alors que les terroristes en avaient toujours eus, eux ; on a commencé à équiper les soldats syriens, par exemple à donner des casques aux soldats. Et Hezbollah a aidé aussi de cette façon parce qu’ils ont, eux, l’expérience de la guérilla. Mais après, vous savez, les Syriens ont toujours cherché les solutions pacifiques. C’est pour cela qu’il y a eu plusieurs amnisties par le Président et vous remarquerez que tous ceux qui ensuite ont été les leaders des gangs terroristes sont des gens qui avaient été libérés, ils sortaient de prisons à cause de cela : à cause de cette volonté d’amnistier pour rassembler. Al Jolani, d’Al Nosra a été libéré comme ça. Le gouvernement syrien a toujours essayé de ramener les insurgés syriens, jusqu’à maintenant encore. Je crois que les Syriens ont été intelligents dans ce domaine pour gagner le peuple. Jusqu’au 5ème mois de guerre, tous les Syriens n’ont pas compris ce qui se passait. Il y avait toujours une montagne de revendications légitimes du peuple, on voulait vraiment un changement ; on était vraiment contre la corruption. C’était clair pour le peuple. Après le 5ème mois, j’ai vu une manifestation sortir de la mosquée des Omeyyades mais ce n’était pas des religieux. Alors, al Boutî[5] a pris sa décision : les Omeyyades c’est le centre politique de la Syrie ; il a pris une décision après le 5ème mois. Al Boutî représentait les sunnites syriens, l’Islam du pays de Cham (du Levant), mais aussi celui qui embrasse toutes les religions (même chiites, orthodoxes, catholiques etc.), l’Islam Chami, du pays de Cham. A partir de ce moment-là, tous les vendredis, Al Boutî parlait du fait que l’Islam est contre la division, et contre le fait de tuer les autres. Il parlait tous les jours aux gens. Et il a été tué [avec 49 personnes, dans un attentat suicide le 21 mars 2013 [6]] ; on peut voir sa photo dans les rues, elle est encore exposée depuis sa mort [en effet, nous avons compris ensuite qui était cet imam qu’on voyait souvent sur les affiches, généralement avec celles de Bachar al-Assad, et d’autres parfois]. La manifestation qui partait des Omeyyades était en faveur de l’Etat. Al Boutî prêchait le vendredi aux Omayyades et les autres jours il priait dans les autres mosquées de Damas, jusqu’au 21 mars 2013, où il a été tué[6]. Des observateurs ont été envoyés par la Ligue Arabe [du 22 décembre 2011 au 18 janvier 2012] : ces envoyés avaient été choisis par la Ligue Arabe, tous sauf un. Ces gens étaient touchés par la vérité de ce qu’ils voyaient. Le chef de la mission était le général Ahmed Mustafa al-Dabi [soudanais]. J’ai lu le rapport de ces observateurs ; il était très bon, ce rapport. Et c’est pour cette raison que cette commission a été retirée par la Ligue Arabe. Le général Dabi avait assisté à la prière du vendredi, quand Boutî parlait. L’émir du Qatar a alors envoyé un chèque en blanc à cet homme pour l’acheter, pour qu’il modifie le rapport de la commission, en lui disant : « chaque homme connaît sa propre valeur, alors à vous de mettre la somme que vous voulez ». Al Dabi a renvoyé le chèque à l’émir en lui répondant que ce qu’il lui demandait c’était censurer la vérité. Et la Ligue Arabe a retiré la commission[7]. Un autre membre de la commission était un général tunisien, il a déclaré tout ce qu’il avait vu et a fait ensuite un site pour soutenir la Syrie : c’est Ahmed Manai[8]. Mais nous n’avions pas la force militaire nécessaire pour combattre les terroristes. Et jusqu’à maintenant l’armée est limitée par le nombre des soldats syriens qu’elle a. Ce sont des conscrits et leur nombre est limité alors que les terroristes ont des milliards à leur disposition pour les mercenaires. Une autre étape de la guerre s’est déroulée quand les groupes terroristes ont commencé à viser les structures économiques. Jusqu’à la deuxième année de guerre, nous n’avions pas tellement de difficultés du point de vue économique. Ensuite, ils ont tout ravagé, y compris les voies ferrées, les lignes d’autobus etc. Et ils ont fait des guets-apens pour tuer les travailleurs qui allaient à leur travail, les paysans qui allaient sur leurs terres. A la fin de la première année de guerre, des milliers de Syriens sont descendus dans la rue à Alep, à Damas [j’ai assisté à une manifestation de plus d’un million de personnes à Damas le dimanche 13 novembre 2011[9]]. Mais après on a arrêté de faire des manifestations. A la Place Saba Bahrat (Sept lacs), la manifestation était quotidienne : il y avait des chrétiens, des religieux en habit sacerdotal, des musulmans aussi, des enfants et surtout des femmes qui n’étaient pas politisées avant. C’était très important. Mais les terroristes sont venus repérer les enfants dans la manifestation, ils les ont filmés, et ensuite enlevés et tués. C’est pour ça qu’on a arrêté les manifestations. Et c’est pour ça que Bachar el-Assad a répété plusieurs fois que c’est seulement le peuple syrien qui a sauvé la Syrie. Le président el-Assad, au début de la guerre, n’était pas comme maintenant [beaucoup de gens disent ça en Syrie]. Je dis toujours qu’il y a beaucoup de politiciens qui n’ont pas compris les leçons de la guerre. Le peuple syrien, lui, est plus avancé que les politiciens syriens. Il y a actuellement quatre grands hommes politiques dans le monde : Nasrallah, Khamenei, Assad et Poutine. Avant la guerre j’ai travaillé pour la sauvegarde des sites architecturaux de Damas avec les femmes écrivains, pour la protection des quartiers traditionnels. J’ai écrit 5 romans à caractère historique sur l’histoire de Damas. Sur l’occupation sioniste jusqu’à maintenant. Mais après le début de cette guerre, j’ai écrit sur la guerre et j’ai diffusé autant que j’ai pu ; pour nous c’est très important. Les médias et sites progressistes ont publié. Qu’est-ce qu’on a découvert avec cette guerre ? Que les femmes syriennes étaient très libres avant la guerre : nous pouvions aller et venir même après minuit en sécurité. Par exemple, moi je conduisais ma voiture de Damas à Kassab à côté de la frontière turco-arménienne. Mes paroles ont été reprises par celles qui travaillent dans des hôpitaux, dans des usines, partout. A cause de la guerre nous avons perdu la sécurité. Bachar el-Jaafari [représentant de la Syrie à l’ONU] a dit que la Syrie avant guerre était le 3ème pays au monde pour la sécurité. 1) Maintenant si vous faites un tour à Mazzé, vous êtes en pleine sécurité, oui, mais vous pouvez remarquer que les fenêtres, qui avant étaient sans barreaux, maintenant ont des barreaux, des clés. 2) que les Syriens sont colorés, de toutes les religions et origines : c’est merveilleux. C’est le fait de toutes les civilisations qui sont passées par la Syrie. Toutes ces composantes du pays syrien vivaient en harmonie. 3) nous avons découvert combien notre pays est riche de patrimoine, de civilisations. 4) nous qui étions contre la corruption, nous avons découvert que les fondements économiques et sanitaires, et culturels étaient merveilleux en Syrie. Nous avions des usines, des industries qui exportaient dans de nombreux pays arabes ; et des produits de la terre, fruits légumes -beaucoup de légumes- très bon marché, qui étaient exportés. Nos produits étaient les moins chers des pays arabes. Les Jordaniens avaient l’habitude de venir ici -les Libanais aussi- pour acheter la viande qui était bon marché. Malheureusement tout est détruit. Le président de la Chambre des industries a dit qu’à Alep, 10 000 usines avaient été transportées en Turquie. 40 000 ont été pillées par les groupes armés. Conclusion : la guerre n’était pas pour démocratiser la Syrie, mais pour la voler ». Rafqa : la guerre nous a révélé la démocratie de la Syrie à nous les Syriens. Au moment où je reprends ces notes pour rédiger ce texte Rafqa me dit « non c’est autre chose qu’il faut dire : la guerre nous a révélé la liberté que nous avons en Syrie ». NK : « en surface, à l’extérieur, il y avait un peu de corruption mais pas dedans, pas à l’intérieur. Dans le coeur des Syriens c’est profond, c’est tendre. La Syrie est un pays d’amour. Parce que nous ne sommes pas une société individualiste ; on ne peut pas s’isoler en Syrie : il y a toujours quelqu’un qui s’inquiète pour vous… La guerre des grandes puissances contre la Syrie a aidé la Russie à être une fois de plus une grande force internationale. La Syrie est le carrefour maintenant, entre un monde qui est unipolaire et un monde multipolaire. C’est pour cela que nous ne pouvons pas permettre que la Syrie soit battue, vaincue. Les simples Syriens savent cette vérité plus que les politiciens syriens. Les victimes dans l’Armée : pas moins de 200 000. Il y a des familles qui ont perdu plusieurs fils. A Jobar : il y a des centaines de souterrains, avec des routes souterraines pour les camions des terroristes : c’est le Hamas qui leur a appris à faire des souterrains, ils l’avaient appris eux-mêmes du Hezbollah et après ils ont appris eux-mêmes aux terroristes à les faire. La Syrie a été menacée par les Américains pour qu’elle chasse le Hamas [K. Mechaal a été logé, nourri, protégé, lui et toute sa famille, par l’Etat syrien pendant toutes les années où il est resté à Damas : maintenant il vit au Qatar]. Qu’est-ce qu’ils font maintenant dans les camps des Palestiniens ? Ils les font partir en Allemagne. Où est maintenant le droit au retour des Palestiniens ? Les terroristes sont les agents des Israéliens, qu’ils le sachent ou non. m-a : Yarmouk ? C’est au sud de Damas, dans la banlieue. Un chef religieux [palestinien], Raed Salah[10], a dit : « il faut d’abord libérer la Syrie du Baas avant de libérer la Palestine », il était contre Assad, il est allé voir Erdogan[11]. C’est pour ça que nous disons : la guerre en Syrie n’a pas de semblable, elle est internationale. Et les autres aussi ont participé, les sionistes. On a trouvé des armes israéliennes à Ghouta [banlieue de Damas, fief terroriste]. Elles sont arrivées par les tunnels avec la complicité des traîtres. m-a : vous avez participé à la rédaction de la Constitution ? Non, j’ai participé à la rédaction de la loi sur les médias. La Constitution a été rédigée par des juristes et des politiques. L’essentiel dans la Constitution c’est d’avoir supprimé l’article 8[12] : sur le parti Baas comme parti leader qui doit nommer le Président. Maintenant c’est multipartite. Mais pour nous ça n’est pas facile de supprimer ça dans la vie quotidienne. m-a : pourquoi ? Parce que le Parti Baas et le Parti de l’union nationale sont les plus fortes institutions politiques dans la vie syrienne. Bien sûr il y a plusieurs nouveaux partis mais ils n’ont pas encore d’expérience, ils n’ont pas d’envergure. Ce sont surtout des femmes qui guident les nouveaux partis mais elles manquent d’expérience. Parce qu’un parti doit être dans la vie quotidienne, avoir des contacts avec les gens, alors qu’eux ils veulent participer aux chambres des représentants et c’est tout. Ils ne font pas de projets, ni sociaux ni écologiques. Ils parlent toujours de participer à la direction, mais pas à la vie sociale. C’est un problème. Au début de la guerre les gens qui ont fait leurs études en URSS, nous nous sommes rassemblés au Centre culturel russe : on était environ 400. Il y avait l’ambassadeur russe et aussi un dirigeant de la direction régionale du Baas. On a parlé franchement des causes de la guerre, de la corruption etc. Ce dirigeant disait que malheureusement nous n’avions pas d’opposition forte, parce que ça nous aiderait. Kadri Jamil a formé le Parti du changement et il coopérait avec -et a formé- un Front pour le changement avec le parti PSNS. Très bon, il coopérait avec les baassistes ; il est à Moscou pour aider l’opposition à former une délégation. m-a : et le Dr. Al Jaafari ? Il fait des interventions remarquables à l’ONU. C’est une personnalité extraordinaire, et, oui, il a aussi un goût littéraire dans ses interventions[13], sa femme est Iranienne. m-a : Et le ministre [des Affaires étrangères] Al Mouallem ? Oui, lui aussi, et lui aussi choisit ses mots avec grand soin pour ses interventions. Il a dit à l’émir de Quatar qui voulait le retourner[14] « mais je suis le seul à ne pas être baassiste dans le gouvernement !». m-a : et le Président Assad ? Il est extraordinaire. C’est un esprit scientifique, si on arrive avec des choses objectives, des éléments précis, il sait écouter et changer d’avis. Il continue à apprendre, toujours, de cette agression, des batailles [ça aussi, c’est quelque chose que nous avons entendu plusieurs fois, de toutes sortes d’interlocuteur, en Syrie : « il apprend »]. m-a : Yara m’a dit que vous avez écrit récemment des pièces de théâtre ? NK : Sur le takfirisme, avec une base documentaire[15]. C’est horrible cette idéologie takfiriste : à son fondement, il y a un égyptien Sayyed Qutb[16]. Pour eux, tous les musulmans ne sont pas des vrais croyants, alors on peut les tuer… » Rania Massarani nous montre quelques unes de ses sculptures et des modelages : seulement des personnages, solitaires ou groupes, visages graves, tous.
Contraste avec la légèreté de ses dessins et encres de Chine, croquis de détails de l’architecture damascène. Aucun personnage, des oiseaux au bord des fontaines, une antenne parabolique sur des ferronneries ouvragées, une ampoule électrique suspendue au milieu d’un patio, des chats qui veillent au bord d’élégantes gouttières. Traits d’insouciance qui gravent la résistance intime et tenace de la société syrienne menacée.
Rania nous montre aussi les décorations qu’elle fait sur des meubles bon marché, en adaptant la technique traditionnelle de l’ajami aux composants disponibles aujourd’hui. L’embargo et la guerre obligent les artisans et les artistes à l’ingéniosité technique. NK : « Un conseil : il ne faut pas prendre un taxi au hasard quand vous êtes à Damas ». Nous rentrons de Mazzé avec un taxi appelé par téléphone, beau 4X4 et ceintures de sécurité fonctionnelles ; dans le square qui longe une mosquée contemporaine, deux jeunes sortent leurs chiens, les seuls que j’ai vus à Damas. Quartier résidentiel. Nous franchissons plusieurs barrages pour aller jusqu’à Bab Touma, il y a du monde dans les rues vers le bas de la ville ; dans la voiture arrêtée à côté de nous à un barrage, un gosse est debout sur le siège arrière, la tête et les épaules émergeant imprudemment du toit ouvert : après avoir inspecté l’intérieur et le coffre, un soldat lui fait signe de rentrer dans la voiture et de s’asseoir. Jeudi nous retrouverons Dora et d’autres amies dont des consoeurs psychologues cliniciennes qui continuent à travailler à Damas. Sur une porte en venant j’ai vu un nom : Bitar : « comme le ministre chilien, ancien détenu à Dawson ? » Dora : «Il y a des chrétiens et des musulmans qui s’appellent Bitar, et quand des familles des deux religions portent le même nom ça veut dire que la famille musulmane était chrétienne mais a changé de religion pour ne pas payer la dîme que les conquérants musulmans prenaient de force aux non musulmans. Au temps des Ottomans il y a eu beaucoup d’émigration, notamment en Amérique du sud, en Argentine, au Chili ; et une grosse mortalité, dans des travaux très durs. En Amérique du Nord, il y avait aussi un autre type d’émigration, ils prenaient des colifichets et faisaient les trajets à pied, ils allaient dans l’Ohio, à Cincinnati. Ils mourraient souvent en route mais certains sont devenus très riches ». Anecdotes familiales sur les émigrants face aux fonctionnaires de police à Ellis Island. « Il y a même un genre littéraire, une poésie de l’émigration, Kalil Gibran fait partie de ces gens-là ». [Et aujourd’hui ? Les récits de migrants doivent alimenter aussi les fantasmes des actuels candidats au départ. Nous avons rencontré dans un village de la Vallée des Chrétiens deux jeunes hommes qui veulent quitter leur pays, leur cousin est conscrit depuis 5 ans : l’un parce qu’il ne veut pas partir à l’armée, l’autre (exempté, soutien de famille) croit peut-être aux promesses -éphémères- que des gouvernants européens ont faites cet été. Pour le moment, visas refusés. J’ai remarqué que les Syriens (francophones) disent quitter, sans complément d’objet, plutôt que partir : on ne part pas, on quitte… ] Bruit d’explosion, Dora sursaute mais dit c’est nous. Elles parlent des obus « éléphants », fil, en arabe : « d’abord tout un feu d’artifice, on dit éléphant parce qu’on a l’impression qu’ils font un cercle avant d’exploser ! Les gens discernent les tirs amis des tirs ennemis, et quel genre d’obus on reçoit sur la tête. A Jobar ils (terroristes) sont dessous, mais hier l’armée a fait sauter un tunnel. Même à Bab Touma ils ont des tunnels pleins d’armes. A Midane, on les a vus sortir des canalisations, il y en a un qui a poursuivi L. mais elle a couru (elle est grande) et ils ont attrapé le type au barrage ». L. nous raconte qu’un autre jour elle revenait chez elle, un obus a explosé juste à côté, elle a mis 1 heure et demie à pied pour arriver chez elle tellement elle tremblait, elle n’arrivait plus à marcher, un parcours qui ne prend d’habitude que 10 minutes, 2 autres obus ont explosé à côté d’elle. m-a : il y a beaucoup d’enlèvements pour rançons ? « Au début il y en a eu beaucoup, des gens d’ici. C’était de l’argent facile. Il y avait des enfants qui avaient des adresses sur eux et disaient aux passants vous pouvez m’amener chez mes parents, je ne sais plus comment y aller ? Quand les gens arrivaient chez le gosse, les « parents » les kidnappaient. Les terroristes prenaient les gens en otage soit pour une rançon soit pour creuser des tunnels, beaucoup sont morts ou ont disparu». En fin d’après-midi, le taxi que nous prenons pour rentrer vers Bab Touma fait un long détour, nous dit Rafqa : dans la voiture, on assiste sans comprendre à un échange très tendu entre elle et le chauffeur en djellaba, barbu, le seul taxi que nous ayons vu avec cette tenue. Rafqa nous dit ensuite que ce trajet pouvait nous amener à la sortie de la ville. Elle a eu peur, lui a demandé pourquoi il passait par là. Il explique pour éviter les barrages, aller plus vite ; elle lui demande sèchement de passer par les barrages. Une amie qui nous rejoint a mis presque trois quarts d’heure de plus par le trajet normal ; l’argument du chauffeur, en tous cas, était juste. Rafqa est ennuyée de la réaction qu’elle a eue, sans doute erronée, reconnaît-elle. Rafqa nous quitte vendredi matin pour aller dans sa famille, Dominique et moi rentrons seules en France. Pas de rendez-vous jusqu’au soir, les bombardements ont commencé vers 5h mais se sont estompés ensuite. Je pars au hasard dans le dédale de ruelles de l’autre côté de la Rue Droite. Des enfants jouent seuls dans les rues, m’accompagnent quelques mètres quand je demande mon chemin d’un seul mot, un monument, point de repère. On dirait un village. Des tout petits enfants jouent devant leur maison. Mais ce n’est pas un village, nous sommes au coeur d’une agglomération de plus de deux millions d’habitants (chiffre incertain, avec les déplacés) avec des bombardements. Dans les rues plus commerçantes, les boutiques sont étroites, vitrines désuètes, il y a plus de barbiers que de salons de coiffure, l’atmosphère est très différente de celle de la ville moderne de l’autre côté des murailles ; dans la zone des commerces d’alimentation, les fruits et légumes exposés sur le trottoir sont de saison, sans doute de la région, je n’arrive pas à lire les prix (et les chiffres arabes alors ?). Il y a beaucoup d’oranges vertes, celles que Samir ou Karim nous servent en jus au petit déjeuner, qui ont un goût de fruit de la passion. A l’angle de la Rue Imam Ali, une tenture recouvre un grand pan de mur et 27 portraits de martyrs sont accrochés. Je croise une bande de petites filles (7-8 ans) qui occupent quasiment la largeur de la rue en se tenant par le bras ou l’épaule et en chantant : ça aurait fait une belle photo, je n’ai pas pris mon appareil, volontairement. Un cantonnier (tenue orange) se baisse pour ramasser à la main des détritus là où il ne peut pas passer son balai. Les enfants utilisent aussi les vestiges de petits squares comme terrain de jeux, les mères ou grand-mères se reposent, assises sur des chapiteaux de colonnes. Moi aussi, pour essayer de repérer où je suis. Le soir, dernier rendez-vous avec les amies, et Georges, un architecte qui revient de son travail à Beyrouth, le week-end. Il a participé à la restauration de monuments à Damas et nous a préparé un parcours guidé jusqu’à la Citadelle : il nous montre la succession des civilisations dans l’urbanisme et l’architecture. Dans ces ruelles de Bab Touma on voit bien comment chaque société s’est fondée sur la précédente. Partout des barrages, jour et nuit. Vers les Omeyyades, un barrage est tenu par des militaires qui ont de beaux uniformes noirs, en bon état : c’est la sécurité des lieux chiites. On s’attable à un café au pied des murs de la Citadelle « restaurée (vers 2000-2001) grâce à l’IFPO » de l’époque. Le serveur ne veut pas qu’on monte s’installer à la terrasse supérieure à cause -dit-il- de tirs possibles de snipers. La rivière Barada coule en contrebas le long des murs de la vieille cité. « Damas était pleine de petits ruisseaux. Et de potagers, vergers, jardins » que notre guide nous montre sur des plans anciens qu’il a apportés. L’air est doux, le café surplombe la partie hors les murs de la ville, pas d’illuminations, pas d’éclairages urbains, seulement des petites lumières jusqu’aux pentes du Qassioun. En rentrant à l’hôtel, un jeune employé demande à me parler en aparté (en anglais). Il va partir en France dans quelques jours, et me -se ?-demande quelles sont les conditions de vie à Paris. Il a un visa d’un an (renouvelable, dit-il). Il y a un an qu’il prépare ça. Je suis surprise. Il me dit que c’est sûr, les visas les attendent à l’ambassade à Beyrouth, obtenus avec l’aide d’un élu français venu en Syrie. L’intermédiaire est une voisine du jeune homme, un contact de notre élu voyageur. De fil en aiguille il nous dit (j’ai appelé D. pour être sûre de ce que j’entends) qu’ils sont 18 personnes de sa famille à partir ; tous diplômés (professions libérales surtout), lui est étudiant. m-a : Pourquoi partez-vous ? - « la vie est difficile, c’est dangereux, pas d’avenir ». Je parle des difficultés pour se loger à Paris : on leur « donne 3 maisons, 350 euros par mois -chacun- jusqu’à la fin de la demande d’asile ». Ils ont « déjà les inscriptions à la fac, ils vont pouvoir faire des études » (ici non ? avec les enseignants qui sont restés : pas forcément les pires). La somme allouée convertie en LS représente beaucoup plus qu’un salaire moyen syrien mais est-il conscient de la différence du coût de la vie ? « On veut travailler, on aime la France » sans parler français… Sa famille est chrétienne mais il nous dit ensuite que la religion n’a pas d’importance pour lui. Peut-être cela en a-t-il, ces derniers temps, pour les élus qui parrainent les visas. Un autre interlocuteur pendant notre séjour nous dit que jusqu’à présent le Ministère des Affaires Etrangères français « se méfiait des chrétiens car ils sont souvent pro-Assad ». Face à ma perplexité, il nous dit qu’il a « un parent qui y est depuis 20 ans ». Ce jeune employé (réception) n’était pas de ceux avec qui nous avions sympathisé à l’hôtel. Ceux qui nous ont servi un délicieux petit déjeuner tous les jours et, selon la coutume, teskieh, la soupe du vendredi matin ; celles qui font le ménage et ont déposé sur ma table de chevet un minuscule bouton que j’avais perdu ; celle qui nous a lavé et repassé quelques vêtements, jamais aussi bien repassés depuis que je les avais achetés : pour quelques dizaines de centimes d’euros pièce. Le cousin de Brahim qu’on voyait passer avec les courses du petit déjeuner. Ceux qui entretiennent parfaitement les patios, où on s’installe volontiers pour bavarder, écrire, écouter les fontaines. L’attention bienveillante et enjouée de Samir, Karim, Carole, le jour, d’Anas, la nuit ; et ceux dont je n’ai pas demandé ou retenu le nom. Qui restent, gardent la maison[17]. Samedi 17 octobre, vers 1 heure du matin, j’envoie un dernier email : « Ça bombarde depuis environ 1/2 heure ; ça a tonné très fort au début, puis une coupure d’électricité, des voix fortes dans l’hôtel. Maintenant ça continue mais moins fort et moins fréquemment (…)» Un taxi (re)commandé par Dora vient nous chercher à 6h au bout de la rue pour être à Beyrouth dans la matinée (avion en début d’après-midi) : 100 euros pour deux, de l’hôtel à la porte du terminal de l’aéroport Rafiq Hariri. Il fait très froid quand nous quittons Damas. Au deuxième barrage sur l’autoroute, quatre soldats : ils nous demandent de descendre, regardent nos papiers, nous font ouvrir tous nos bagages, et inspectent consciencieusement (20 sachets de tisane du monastère et un -gros- de zaatar calent le mug et le pot de miel). On ne rigole pas, ni eux, ni nous ni notre chauffeur. Mais l’inspection finie, en quelques mots la tension disparaît complètement, les soldats nous remercient, ce ne sont pas des formules, les regards et les voix sont sincères, affables, prévenants. Ils nous invitent à partager le maté qu’ils étaient en train de boire dans la cabane du poste : nous nous faisons passer les quatre verres en nous brûlant les doigts, on rit, tous. Pas de photo ; de ces jeunes gardiens de la route je ne me souviens que d’une allure gaie et chaleureuse autour du maté, et des rayons du soleil levant quand nous nous saluons, frères. Pas loin de Zabadani et Madaya. Aucun problème sur la voie rapide pour le Liban, au troisième barrage un seul soldat de notre côté pour garder le poste ; pas de problème ensuite -dans ce sens- au poste frontière, qui est en reconstruction. Et au bout d’un trajet qui sera finalement très rapide nous plongeons dans l’atmosphère de Beyrouth, pollution visible à l’oeil nu.
Et retour vers l’Ouest :
Ce récit n’est construit que de détails de nos pérégrinations et de paroles recueillies chez ceux que nous avons rencontrés de façon délibérée ou inattendue, parfois quelques mots seulement, pas les plus anodins. Son objectif est de donner des éléments permettant à chacun d’interroger ce qu’il voit et entend ici sur la Syrie : qui nous concerne. C’est de plus en plus difficile de l’ignorer. Pour un panorama géopolitique de la situation globale dans laquelle cette nation est emportée depuis presque cinq ans, on pourra lire la synthèse de Michel Chossudovsky[18], à qui j’emprunte les derniers mots de son article pour prendre congé, cher lecteur, en arrêtant ce récit mais pas « la tâche qui nous incombe » : «William Shakespeare décrit de façon limpide les architectes du nouvel ordre mondial dans le monde contemporain : " L’enfer est vide, tous les démons sont ici". La tâche qui nous incombe, c’est d’envoyer les "démons" de notre époque, les architectes auto-proclamés de la "démocratie" et du "libre marché" à leur " juste place" ». Marie-Ange Patrizio Merci à ceux qui ont pris du temps pour nous accueillir, pour nous conduire en voiture ou à pied dans des trajets qui pouvaient ne pas être sans surprises. A ceux qui sans aucune haine ni même animosité, lucidement, patiemment, ont évoqué ces années de peurs, de destructions et de mort, avec des citoyennes d’un Etat qui continue à prendre part au massacre et au pillage. Et, depuis le début de ce récit, merci à ceux qui m’ont aidée à compléter mes notes, à traduire les mots arabes, et mis leurs photos à disposition : photos malheureusement limitées pour ne pas alourdir le poids du message, surtout pour les amis syriens. [1] José Saramago : L’évangile selon Jésus-Christ, Editions Poche, p. 143. [2] Zone militaire de Foua et Kafraya, dont nos médias ne nous ont pas parlé cet été : http://orgin.francophone.sahartv.ir/news/25933. [3] Bizarrerie de l’information : je ne trouve pas la ville de Madaya sur la carte routière géographique (allemande) que j’ai achetée avant de partir. Sur wikipédia la fiche Madaya ne parle que des événements rapportés ces jours-ci par nos médias, à croire que la ville a commencé à exister à partir de là. Par contre, très curieusement, il n’y a pas de fiche wikipedia sur Zabadani qui, elle, est bien sur ma carte, et signalée comme une grosse agglomération. [4] A partir de : http://www.silviacattori.net/article2797.html. [5] Cheikh Mohamed Saïd Ramadân al Boutî : « Cheikh al-Bouti s’est toutefois fait remarquer par deux positions : celle d’avoir vendu sa maison pour donner son prix à la résistance palestinienne, et celle d’avoir demandé aux Syriens d'ouvrir leur maisons aux familles libanaises, durant la guerre israélienne contre le Liban de 2006 ». http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=103179&cid=18&fromval=1 . [6] http://www.algeriepatriotique.com/article/le-fils-de-cheikh-al-bouti-raconte-comment-son-pere-ete-tue . [7] « L’émirat wahhabite a accordé un don au Soudan –un des États les plus pauvres du monde– en échange du retrait du général al-Dabi. Après le versement de 2 milliards de dollars, le président soudanais a rappelé le général à Khartoum. et version du Monde :http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/01/12/deux-observateurs-quittent-la-mission-de-la-ligue-arabe-en-syrie_1629163_3218.html [8] http://nawaat.org/portail/20122/7/ahmed-manai-la-ligue-arabe-a-enterre-le-rapport-des-observateurs-en-syrie/ . [10] http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/17/01003-20151117ARTFIG00211-israel-decrete-l-interdiction-du-mouvement-islamique.php . [11] http://www.anadoluajansı.com.tr/fr/politique/raed-salah-la-victoire-de-l-ak-parti-en-turquie-favorisera-la-défense-d-al-asqa-/461201 . [12] Texte de la Constitution : http://www.voltairenet.org/article173036.html [13] Disponibles sur Internet, traduites par Mouna Alno . [14] En 2011, 200 millions de dollars lui avaient été proposés par des « amis » de la Syrie dans le Golfe pour qu’il déserte. Devant son refus on lui a dit que toute sa famille était désormais menacée de mort. [16] Dirigeant historique des Frères Musulmans en Egypte. [17] Aucun salarié n’a été licencié depuis le début de la crise. [18] Guerre, terrorisme et crise économique mondiale en 2015 : 99 concepts interreliés, http://www.mondialisation.ca/guerre-terrorisme-et-crise-economique-mondiale-en-2015-99-concepts-interrelies/5500984 . |