Nouvelles violences en Ukraine
Source : VREDE Georges Spriet 1er mars 2017 L'Occident est actif depuis plus de 25 ans en Europe Centrale et de l'Est pour y concrétiser son objectif d'élargir sa zone d'influence économique et politique. La Russie, de son côté, en tant que superpuissance perdante de la Guerre Froide, cherche une place dans le jeu géopolitique actuel. Moscou veut stabiliser son contrôle sur la zone d'influence qui lui reste, et est confronté à l'expansion occidentale. Depuis des années, l'Ukraine est ballottée entre les deux camps. Depuis l'ère Poutine, Moscou veut mettre un terme aux avancées occidentales dans ce pays. Chacun se souvient encore comment les dirigeants européens ont mis la pression sur Kiev en 2013 pour faire signer un accord commercial avec l'UE et couper les relations avec Moscou. Tout cela a mené au refus du président Yanoukovitch de s'engager avec l'UE. Les protestations de rue et la révolte dite de Maidan ont vu la participation active de groupes fascistes, entre autres des groupes qui ont été financés pendant des années par les USA et ont reçu un soutien médiatique des politiciens européens et étatsuniens. Il en est résulté l'exil du Président en exercice et des élections qui ont porté à la présidence Petro Porochenko, un des principaux oligarques du pays. Aujourd'hui le pays est toujours le jouet des différents oligarques qui ont mis sur pied un système économique et politique basé sur leur seul enrichissement personnel. Les partis politiques, et les parlementaires soi-disant "indépendants" sont leurs représentants ou leurs marionnettes. Il y a une fracture géographique et politique dans le pays. L'Est de l'Ukraine, riche en matières premières et en industries est tourné culturellement et économiquement vers la Russie, l'Ouest du pays vers l'Union Européenne. Après les événements de Maidan, la presqu'île de Crimée s'est rattachée à la Russie et deux régions, Lougansk et Donetsk, se sont déclarées républiques populaires autonomes. Il s'en est suivi une guerre civile. En janvier 2017, la crise politico-militaire dans la région du Donbass s'aiguise à nouveau. Les armes ne se sont jamais vraiment tues entre l'armée officielle ukrainienne et les républiques populaires autoproclamées. L'OSCE a constaté de part et d'autre, des ruptures fréquentes du cessez-le-feu. Les milices ukrainiennes extrémistes ont bloqué les lignes de chemin de fer venant des régions orientales et empêché de passer les trains de charbon destinés au reste du pays, provoquant ainsi de lourdes pertes économiques à la république autonome. Elles escomptaient qu' une crise énergétique provoque une prochaine radicalisation de la population ukrainienne contre les régions séparatistes. Aujourd'hui, l'Ukraine est toujours la proie des oligarques corrompus. Les forces politiques indépendantes sont trop faibles pour trouver une issue démocratique. Les récents affrontements militaires entre le gouvernement central et les régions séparatistes ont provoqué encore plus de misère et entraîné un plus grand flux de migrations internes. Dans les régions autonomes autoproclamées, on est toujours à la recherche de stabilité et les liens avec la Russie sont de plus en plus étroits. On ne sait pas encore comment évoluera la politique extérieure du président des Etats-Unis, Tromp, ni comment il se comportera précisément avec Moscou, mais à court terme, l'Ukraine reste en tout cas un terrain de conflits entre l'Occident et la Russie. L'article original de Georges Spriet est paru en néerlandais dans la revue VREDE n°441, mars 2017, ainsi que sur le site www.vrede.be . La traduction en français ne contient que des extraits. |