La propagande de guerre concernant le conflit actuel Otan vs Russie vise aussi le domaine des arts plastiques. En Belgique, une exposition intitulée « A la Découverte de l’art moderniste réalisé en Ukraine entre1900 et 1930 » se tient actuellement au Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles.
Voici comment celle-ci est présentée sur le site du Musée : « Le mouvement moderniste en Ukraine s'est développé sur fond d'effondrement des empires, de Première Guerre mondiale, de lutte pour l'indépendance et de création de l'Ukraine soviétique. Malgré ces profonds bouleversements, les premières décennies du XXe siècle ont été le théâtre d'expérimentations artistiques audacieuses et d'un véritable épanouissement de l'art, de la littérature et du théâtre en Ukraine. [..] . Mettant en lumière un éventail de styles artistiques et d'identités culturelles diverses, « In the Eye of the Storm » présente plus de soixante œuvres, dont la plupart ont été prêtées par le Musée national d'art d'Ukraine (NAMU) et le Musée du théâtre, de la musique et du cinéma d'Ukraine afin de les sauvegarder durant l’invasion russe actuellement en cours en Ukraine.[..] L'exposition itinérante In the Eye of the Storm ne serait pas réalisable sans le soutien de Museums for Ukraine, une initiative de Francesca Thyssen-Bornemisza, qui vise à apporter une aide indispensable aux musées, aux conservateurs et aux artistes présents dans la zone de guerre »
Un « postscriptum » écrit sur le dernier panneau de l’exposition fait une description apocalyptique de l’Union Soviétique des années d’avant la 2e Guerre Mondiale, qui serait dominée par « des purges impitoyables à l’encontre de l’élite intellectuelle ukrainienne ». Après la Guerre 40-45, l’URSS se serait approprié des artistes ukrainiens de l’époque « moderniste » pour les présenter sous l’étiquette de « l’avant-garde russe ». « L’exposition “In the Eye of the Storm in Ukraine 1900-1930” cherche à rectifier ces injustices historiques »
En outre, l’exposition a ignoré délibérément certains moments historiques importants, comme celui de la Révolution Socialiste de 1917 à laquelle une grande partie de la population ukrainienne s’est ralliée jusqu’à former une république socialiste d’Ukraine, qui s’est intégrée à l’Union Soviétique. Ensuite, pendant la Grande Guerre 40-45, Russes et Ukrainiens ont combattu ensemble jusqu’à la victoire contre le fascisme allemand et étaient tous des citoyens soviétiques.
Même après la dissolution de l’URSS, l’Ukraine est restée plusieurs années étroitement liée à la Russie, au sein de la CEI (Confédération d’Etats indépendants) et a gardé un statut de neutralité jusque très récemment. C’est l’OTAN avec ses ambitions d’expansion jusqu’à la frontière de la Russie qui a provoqué le conflit actuel en Ukraine, fomenté le coup d’Etat de 2014, introduit les bandes fascistes à la tête de l’armée et provoqué une guerre civile contre le Donbass.
Ce n’est pas par hasard, que cette exposition a été montée ces derniers mois par un consortium de musées d’Europe occidentale et circule de capitale en capitale sous le titre « Dans l’œil du cyclone ». Il faut faire peur à la population européenne. Il faut montrer que la Russie est un barbare envahisseur, prêt à tout détruire sur son passage, même des œuvres d’art datant du début du 20e siècle. Il faut alimenter en permanence la russophobie pour justifier la politique de guerre de l’OTAN et la transformer en besoin légitime de se défendre.