Extraits du Discours de Franz Weber prononcé lors de la réunion internationale, organisée par le Forum de Belgrade du 23 au 24 mars 2009 dans la capitale serbe, à l’occasion du dixième anniversaire de l’attaque criminelle de l’OTAN contre la Serbie.
Depuis le sinistre soir du 23 mars, où l’ordre a été donné par le haut commandement de la superpuissance qu’est l’OTAN, de déclencher la guerre contre la petite Serbie, je n’ai cessé de dénoncer cette monstrueuse barbarie, de dénoncer l’apocalypse écologique et la destruction irréparable d’un patrimoine artistique et culturel.
Le génocide qui fut perpétré et qui a transformé de grandes parties de la magnifique Serbie en champs de ruines, ce génocide ne s’est pas arrêté aux frontières de votre pays, mais s’est étendu et continue inexorablement de se répandre dans tous les pays limitrophes. Nous savons tous quand ce malheur s’est abattu sur la Serbie, mais nous ne savons pas quand ses effets cesseront de faire des victimes… Ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que nos arrières-arrières petits enfants payeront encore leur tribut de souffrance à cette calamité démentielle : 10'000 tonnes d’uranium appauvri vomies par l’OTAN sur la Serbie!
Il est doublement, même triplement, voire quadruplement insupportable de penser que c’est sous le prétexte d’apporter la paix que des dizaines de milliers de bombes ont été lâchés sur la Serbie, et que ces bombardements devaient se poursuivre sans relâche pendant 78 jours et nuits, même pendant la fête de Pâques, et que cette plus hideuse des guerres qui mettait littéralement le pays à feu et à sang, était appelée, comble du cynisme, Merciful Angel par les agresseurs! Oui: Ange miséricordieux faisant des milliers de morts et de blessés, des centaines de milliers de déplacés (albanais et serbes), infligeant des dégâts se chiffrant à 100 milliards de dollars à la Serbie, et dévastant l’inestimable patrimoine culturel de sa province du Kosovo !
Quel était le crime de la Serbie pour être châtiée de façon aussi abominable? Nous n’en trouvons aucun, à moins que d’avoir défendu son intégrité, sa souveraineté sur la partie essentielle de son histoire, de sa mémoire, de sa civilisation - je parle du Kosovo – puisse être taxé de crime.(..)
Les dirigeants occidentaux ont tout fait pour dresser les deux peuples (serbe et albanais) l’un contre l’autre. Pour quelle raison ?
Était-ce pour voler au secours de l’OTAN qui n’avait plus aucune raison d’être après la dissolution du Pacte de Varsovie et la fin de la guerre froide ? Était-ce pour garder la haute main sur les Balkans ? Était-ce pour tester de nouvelles armes ? Où était-ce pour donner une leçon à la Russie en permettant aux Américains de monter au Kosovo leur plus grande base militaire en Europe, Bondsteel ?
Toujours est-il que de vastes étendues de la Serbie, ont été dévastées par cette guerre hideuse. Peut-on vraiment parler de « guerre », lorsque on n’est pas en face de deux ou plusieurs belligérants, mais uniquement en face d’un seul agresseur qui se tient à distance, à l’abri devant une rangée de commandes bien propres, et qui, d’un simple geste, peut désintégrer une ville et anéantir toute la vie qu’elle contient: ses hommes, ses femmes, ses enfants, ses animaux, et polluer pour des millénaires des régions entières de notre terre sacrée? Ne s’agit-il pas plutôt d’un lâche attentat maffieux? Une telle "guerre" est une action d’assassins, une action de maffiosi !
Elie de Saint-Mars, qui fut un grand soldat et un résistant déporté à Buchenwald, a écrit: "Quand un soldat donne la mort sans risquer sa propre vie, toute grandeur du métier d’armes s’effondre."
La destruction des usines chimiques, des installations électriques et des raffineries de pétrole entre autres, qui ont entraîné de graves pollutions de l’air, du sol et des eaux, est un crime qui crie châtiment. Et que dire des armes utilisées par ceux qui s’appelaient "les soldats de la paix"? Les tonnes d’uranium, dit "appauvri", dont ils ont arrosé villes, campagnes et forêts, y ont libéré d’incontrôlables nuages de poussières mortelles. Des régions entières de la merveilleuse Serbie, jadis appelée le jardin de l’Europe, sont devenues des terres radioactives pour des milliers – voire des millions d’années. Or, la Serbie faisait partie des 10 plus riches pays du monde par sa biodiversité et ses réserves d’eau souterraines. La Serbie était même au premier rang mondial pour la densité des sources minérales et thermales.
A l’heure où le monde s’inquiète de l’épuisement des réserves en eau, dans quel état la guerre criminelle a-t-elle laissé ces trésors en eau potable du centre de l’Europe ? On n’ose y penser !… Je le répète : le crime commis en Serbie est un crime à l’échelle planétaire !
Passant outre les accords internationaux et bafouant le droit international, l’OTAN – en particulier les États-Unis et ses commensaux -- nous a effrontément présenté cette guerre ignoble comme une "guerre propre". Une guerre "zéro-mort", où l’on envoyait sur des cibles bien définies des bombes intelligentes, au cours de frappes chirurgicales…
On croit rêver ! Mais le rêve est un horrible, un révoltant cauchemar : comment ose-t-on proférer des absurdités mensongères aussi démentes ? Comment ose-t-on se prétendre une force du "bien" lorsqu’on se tient prudemment à distance du bain de sang qu’on déclenche et lorsqu’on est hors de portée de ses éclaboussures mortelles ? Comment ose-t-on considérer que les hécatombes humaines, les paysages détruits, les forêts rasées, les espèces sauvages éradiquées, la poussière de mort radioactive partout éparpillée pour des millénaires, comment ose-t-on affirmer que c’est "une guerre zéro mort" ?!
Disons-le donc, répétons-le clairement : cette guerre fratricide, infanticide et écocide fut une guerre parmi les plus sales, et peut-être la pire parmi les horribles guerres modernes, bien plus sale encore que les dernières guerres mondiales, parce qu’elle a été menée sans morale, sans honneur, sans le moindre scrupule par des gens qui, de surcroît, étaient aussi sans cervelle en lâchant sur la planète des forces démoniaques qu’ils ne pourront jamais maîtriser et qui ont fait, et feront encore naître très longtemps des enfants leucémiques, immunodéficients, ou monstrueux.
Car toute exposition, inhalation, ou ingestion de particules d’uranium appauvri, tout contact avec des munitions ou leurs débris, provoquent un dérèglement du système immunitaire avec, évidemment, un développement spectaculaire de l’herpès et du zona, des symptômes rappelant ceux du sida, des dysfonctionnements graves des reins et du foie, la leucémie et autres cancers, l’anémie aphasique, des néoplasmes malins, des myopathies, des neuropathies, des cataractes, des troubles cardiaques et des malformations génétiques frappant les humains, les animaux et les végétaux.
Tout ce qui est vivant peut être atteint. Au Kosovo, par exemple, les arbres perdent désormais leurs feuilles au mois de juin. Et des médecins ont révélé la présence d’uranium appauvri dans les urines de tous les habitants du Kosovo, qu’ils ont examinés!
On sait aujourd’hui qu’après le syndrome de la Guerre du Golfe qui a tué des milliers de vétérans et a fait naître des milliers d’enfants handicapés et horriblement difformes, il y a aussi un syndrome de la Guerre des Balkans.
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Il y a dix ans, après avoir conjuré les principaux chefs d’états du monde d’éviter à tout prix une guerre dans les Balkans, j’ai dénoncé l’utilisation criminelle d’armes diaboliques au Kosovo - notamment l’utilisation inacceptable de l’uranium appauvri. Cela m’a valu des critiques acerbes – j’ai été traité de fou, d’irresponsable, on m’a accusé publiquement de "débiter des inepties", essentiellement parce que je prédisais qu’on parlerait un jour d’un "syndrome des Balkans".
Comme je regrette de n’avoir pas eu tort. Comme j’aurais préféré que les bombes à fragmentation, les balles perforantes, et les obus à l’uranium appauvri n’aient été que d’innocents pétards bien "propres" !
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Il est plus urgent que jamais que l’Alliance mondiale de la paix dont j’ai demandé, il y a dix ans, la constitution en remplacement de la hideuse OTAN, soit enfin réalisée et, pour faciliter cette entreprise salutaire, que votre pays réclame, par voie judiciaire, des comptes à l’OTAN. Des comptes pour son agression contre la Serbie qui n’a jamais fait de tort à aucun des pays attaquants. Je dirais que la Serbie est non seulement en droit, elle est même obligée devant l’Histoire de réclamer des comptes pour les dommages apocalyptiques et irréparables qu’elle a subis. Elle est également obligée de demander justice aux fauteurs de guerre, tel le porte-parole otanien de l’époque, Jamie Shea, qui ne cessait de proférer haineusement depuis Bruxelles: « Nous rejetterons la Serbie à l’âge de pierre. »
Dites-vous bien que le crime commis par l’OTAN ne sera jamais prescrit ! Votre pays a droit à des dommages et intérêts astronomiques. Criez-le à la face du monde en portant plainte pénale contre l’OTAN.
Traduisez l’OTAN devant la Cour Internationale de Justice de La Haye ! Votre pays a droit à des réparations, a droit à 500 milliards de dollars ! Et si ce tribunal tardait ou refusait de donner suite à votre plainte, la plainte de la Serbie, je vous propose, chers alliés ici présents, de prendre les choses en main en créant un nouveau Tribunal, le Tribunal des peuples opprimés et non alignés, et de faire cette année encore, à Genève, en présence de la presse internationale, un procès moral retentissant à l’OTAN. Le crime commis en Serbie par l’OTAN concerne chacun de nous, concerne tous les citoyennes et citoyens non seulement de l’Europe, mais du monde entier. Ce crime doit être réparé devant l’Histoire, soit pénalement par le Tribunal de La Haye, soit moralement par le Tribunal de la Conscience humaine que je vous propose. Comment l’Europe pourrait-elle garder son honneur et sa fierté, si cet énorme crime n’était pas réparé ?!
C’est par un tel procès, soit pénal à La Haye, soit moral à Genève que la vérité, toute la vérité peut enfin éclater dans le monde occidental, ce monde qui se bouche les yeux et les oreilles devant l’insupportable tragédie subie par la Serbie. D’ores et déjà je puis vous assurer que, si nécessaire, ma Fondation organisera à Genève ce procès de la vérité. C’est la vérité qui sauvera le monde ! (…)